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Les papeteries françaises toujours à la merci de la crise énergétique

ARTICLE. Avec l’inflation des années 2022- 2023, le secteur tire la langue, d’autant que les prix de l’électricité sont loin d’être revenus à la normale pour ces entreprises énergivores. Ces derniers mois, les fermetures d’usines s’enchaînent.

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Usine Papeterie AnnonayRomain Doucelin/SIPA

Les cours du gaz étant revenu à leur niveau d’avant-guerre en Ukraine — quoique l’année 2024 montre des signes d’instabilité des cours — on pourrait penser que les entreprises connaîtraient également un retour à la normale. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Tandis que la France surproduit de l’électricité — alors même qu’elle dispose d’un parc nucléaire ne tournant pas à sa pleine capacité —, nos industries tirent la langue. Le secteur de la papeterie en est un bon exemple.

D’après un article de la Tribune, pas moins de 500 emplois ont disparu ces derniers mois, avec la fin des entreprises de Lecas et de Saint-Michel en Charente, celle de Blendecques dans le Pas-de-Calais, Condat en Dordogne ou bien encore Stenpa dans la Meuse. Une hécatombe à bas bruit dans un pays où l'on clame, dans les plus hautes sphères de l’État, qu'il se réindustrialise, sans le protéger des cours artificiels élevés de l’électricité provoqués par l’indexation de fait des prix du marché sur ceux du cours du gaz.

Parmi les raisons avancées par les professionnels du secteur de la papeterie, l’énergie figure en première ligne. « Nous sommes passés de 400 000 euros de dépenses énergétiques par mois à 1 million 300 000 euros en l’espace de six mois », se justifie auprès de France 3 Maxime Thiollet, le gérant de la papeterie de Saint-Michel. « Nous avons pris la décision en 2022 d’arrêter 30 % de notre production, soit une machine sur deux, mais ça n’a pas suffi à couvrir nos frais fixes », poursuit-il avant de conclure : « Une papeterie qui produit 100 % de recyclé, c’est très vertueux, mais c’est aussi très énergivore. » L’écologie a le vent en poupe, mais à la condition d’être soutenue par les pouvoir public.

Un quart des effectifs envolés en...

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