Ceux qui n’en sont pas victimes au quotidien en oublieraient presque son existence. Les autres — une énorme majorité de Français — se rappellent bien à chaque passage au supermarché qu’elle est toujours bel et bien là. Elle, c’est l’inflation, notamment alimentaire qui comprime les portes-monnaies des plus précaires. Depuis l’envolée des prix accélérée par la crise ukrainienne en 2022, elle décroît. Mais pour autant, elle n’en demeure pas moins spectaculaire. Dans son observatoire des prix 2023, l’association Familles Rurales l’évalue à 11,98 % en une année dans le domaine alimentaire.

Certains produits ont connu une augmentation de prix colossale. Le prix des carottes a explosé de 40 %, celui du Maquereau, de 25 %, le lait de 23 %. En deux ans, le prix des fruits et légumes a bondi de 18,8 % ; des produits sucrés, de +25,1 % ; celui des matières grasses, de +33,6 %. Pour une famille de quatre personnes, un couple avec un adolescent et un enfant par exemple, le coût panier moyen a connu une augmentation significative. Le panier économique moyen — basé sur les prix les plus bas proposés en magasin — est ainsi passé de 679 à 810 euros (+19,3 %). Quant au panier économique dit « restreint », il a progressé de 450 à 539 euros (+19,8 %).

Ces augmentations alimentaires sont tout sauf anodines. Le RSA n’a progressé que de 1,5 % (19 €), et le SMIC de 3,3 % en un an. Le panier économique restreint représente désormais 42 % du budget d’un couple au RSA, et 19 % d’un couple au SMIC. Ces deux indicateurs — ainsi que le salaire moyen global en France — n’ayant pas progressé aussi vite que l’inflation alimentaire, la perte en pouvoir d’achat est évidente.

Une situation qui n’émeut pas le gouvernement qui...