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L’usine Bosch de Rodez, victime de l’Union européenne ?

ARTICLE. L’usine aveyronnaise de pièces automobiles diesel pourrait être victime collatérale de Bruxelles et du souhait des instances européennes d’interdire la production de véhicules à propulsion thermique dès 2035. Le diesel n’a plus le vent en poupe et les salariés attendent que leurs dirigeants leur proposent un avenir.

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Une histoire qui se répète : celle de ces usines françaises qui se trouvent bien loin des projecteurs gouvernementaux. Ceux-là préfèrent rester braqués sur les quelques « mégafactories » annoncées dans le cadre d’une fragile relance industrielle qui n’en est qu’à ses premiers balbutiements. L’usine Bosch de Rodez (Aveyron) est en sursis et ses effectifs n’ont cessé de fondre, en passant de 2400 emplois en 2000 à 513 prévus en 2025. L’avenir de l’équipementier automobile est suspendu à celui du diesel, carburant qui n’a plus bonne presse, lutte contre les émissions de CO2 oblige. Les employés attendaient d’être fixés sur leur avenir ce mardi 12 décembre, mais la direction a botté en touche.

Les injecteurs, tout comme les buses d’injection ou bien encore les bougies de préchauffage de moteurs diesel sont toujours produits en 2023 sur le site qui demeure, malgré la diminution draconienne de ses effectifs, le premier employeur privé du département de l’Aveyron. Mais depuis 2021 — année où l’Union européenne a annoncé sa décision de mettre fin à la production de véhicule thermique dès 2035 — la direction et les employés se sont rendus à l’évidence : l’avenir ne passerait plus par le diesel.

Un accord dit "de transition" entre les organisations syndicales et la direction du groupe a été conclu cette année 2021. En contrepartie d’une saignée des effectifs temps plein — de 1200 employés à date, la structure passera à 550 en 2025 — Bosch s’engageait à développer une nouvelle branche d’activité. Baptisé "Fresh2", ce projet devait mettre en place la production de piles à hydrogène pour alimenter les remorques frigorifiques des camions. Las, si la direction a tenu parole en matière d’effectifs — il ne reste plus que 750 employés, grâce aux départs volontaires et aux mises en préretraite, Fresh 2 a été abandonné le 22...

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