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Michelin, une entreprise vertueuse qui licencie

ARTICLE. Trois des usines françaises du constructeur de pneumatique pourraient fermer car elles ne sont pas assez rentables par rapport aux autres usines du groupe basées en Europe ou en Asie. Une situation paradoxale pour un groupe qui affiche de bons résultats et qui aime à communiquer sur sa vertu.

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PATRICK GARDIN/AP/SIPA

Côté pile, il y a Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin qui annonçait en avril 2024 le lancement d’un salaire minimum décent — supérieur au minimum national et susceptible de pourvoir les besoins d’une famille de quatre personnes — dans l’entreprise. Côté face, il y a ce groupe qui dégraisse sans faire dans le sentiment si la conjoncture économique y est propice. Dernières victimes en date, les sites de Cholet, Vannes et Joué-lès-Tours dont les effectifs ne cessent de fondre, à tel point que l’existence même des usines pourrait être remise en cause, craignent les syndicats.

Les sites travaillent en sous-régime. Cholet tourne à 50 % de sa capacité et les divers plans de charge n’annoncent pas de lendemain plus radieux. D’après l’Argus, une chute de 50 % de la production est attendue à Vannes — dont Michelin est le premier employeur privé de la ville avec plus de 450 employés —, alors que la production actuelle affiche déjà une baisse de 40 % par rapport à l’année précédente pour la période de janvier à avril. Michelin n’est pourtant pas une entreprise en crise, elle qui vise un résultat opérationnel de 4,2 milliards d’euros en 2026 qui représenterait une marge brute de 14 % du chiffre d’affaires.

Mais voilà, la France subit de plein fouet la concurrence internationale qui produit à bas coût en Asie. Et un autre concurrent s’avère féroce : Michelin lui-même qui n’hésite pas à mettre en concurrence ses différentes usines dans le monde et notamment en Europe, en Pologne et en Roumanie, où le salaire moyen national s’élevait en 2022 respectivement à 1 383 et 1 224 euros bruts. Contre 2 630 euros en France, difficile de lutter à armes égales.

Un marché français moins dynamique


Comme bon nombre d’entreprises, le groupe Michelin a été secoué...

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