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Non, la PAC n'est pas un cadeau de l’Union européenne à la France

ARTICLE. Les agriculteurs et la France sont sommés d’être reconnaissants vis-à-vis de Bruxelles et de sa politique agricole commune, clament en chœur les macronistes et leurs alliés de circonstance. Mais tout ceci n’est qu’un mensonge facile à démonter. La ficelle est trop grosse.

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Gabriel Attal à Montastruc-de-Salies le 26 janvierMorgan Fache/SIPA


Il y a des mythes qui ont la vie dure. Le bon sens le plus élémentaire devrait dissuader leurs auteurs d’étaler leur raisonnement tarabiscoté au grand jour, sauf à ce qu’avec le temps, ils aient fini par se convaincre de leurs propres mensonges. Ce vendredi 26 janvier dans une ferme à Montastruc-de-Salies et devant les agriculteurs dont il fallait calmer la colère grandissante, le Premier ministre une fois encore récité cette fable pour défendre la politique agricole commune (PAC) attaquée par une partie des Républicains et du Rassemblement national.

« L’Europe, c’est la PAC. Sortir de l’Europe, c’est vous priver de 9 milliards d’euros par an », a-t-il affirmé, en réponse avec les positions du RN. Applaudi dans cette petite commune d’Occitanie — où Emmanuel Macron a recueilli 68,91 % des suffrages au second tour de la présidentielle 2022 — Gabriel Attal a été rejoint par une partie de la Macronie, et, plus surprenant, certains adversaires. « Jordan Bardella propose de priver nos agriculteurs, la France, des aides de l’Union européenne ! Nous voulons l’inverse » et mettre la « PAC au service de la reconquête de notre souveraineté alimentaire », a par exemple réagi Fabien Roussel (PCF).

Mais alors, quitter la PAC reviendrait-il à nous priver de près de 10 milliards d’euros et à condamner l’agriculture française ? À en croire une partie de nos élus, de nos journalistes, tel serait le cas. Tout est question d’arithmétique. Rassurez-vous, l’opération est assez simple. Dans le cadre des règles de Bruxelles, la France verse une proportion de son revenu national brut (RNB), plus une partie de sa TVA au même titre que l’ensemble des États membres. Ce qui en fait le second contributeur net derrière l’Allemagne. En bénéficie-t-elle autant ? Non. En 2020, Paris a versé 23,6 milliards d’euros, pour en récupérer au final 15,8....

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