Le rejet est massif. Les Hongrois avaient jusqu’au 20 juin pour s’exprimer en faveur ou non d’une adhésion de l’Ukraine au sein de l’UE. Il leur a été soumis un questionnaire portant sur 13 questions aux sujets divers comme la fiscalité ou les retraites, mais également sur l’avenir de l’Ukraine. À cette question, 95 % des Hongrois ont voté « non ». Certes ils n’ont été que 2,3 millions à se prononcer, soit un peu moins d’un tiers des électeurs. Mais le rejet demeure sans appel.

Viktor Orbán ne s’y trompe pas. Présent le 26 juin lors d’un Conseil européen largement consacré aux questions internationales, dont le sort de l’Ukraine, il a clamé que « c’est au nom de plus de deux millions de Hongrois que je dirai aujourd’hui lors des négociations que la Hongrie ne soutient pas cette adhésion ». Si la Hongrie s’oppose mordicus à cette entrée de l’Ukraine, c’est officiellement — Viktor Orbán est accusé par ses opposants d’être pro-russe — parce que « le problème de la Hongrie avec l’Ukraine, c’est la guerre. Si nous intégrons Kiev à l’UE, nous ouvrons les portes à un pays en guerre. Et nous ne voulons pas la guerre ».

Derrière ce vote, se cache également une opération de politique intérieure. À l’approche des élections législatives en avril 2026, le dirigeant hongrois est en difficulté. En juin, un sondage réalisé par l’institut Median a révélé que le parti de l’opposition Tisza, dirigé par Peter Magyar devance largement le parti du Premier ministre Viktor Orbán le Fidesz. 51 % annoncent soutenir le premier quand seulement 38 % comptent voter pour le second. Les deux adversaires ont proposé de leur côté un vote sur la question ukrainienne.

Le processus est enclenché

Si Peter Magyar comptait passer par la voix classique, un référendum décisif, qui...