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Nucléaire : les dangers de l’écologisme et du capitalisme vert (Partie 1)

ENTRETIEN.  L'Autorité de sûreté nucléaire vient d’acter la prolongation d’activité des plus vieux réacteurs de dix ans. Le nucléaire fait toujours plus polémique, attaqué par certains écologistes, ce que ne supportent plus le biochimiste Bernard Durand, co-auteur de l’ouvrage La trahison des clercs. L’éolien et le solaire photovoltaïque en Europe.

/2021/02/centrale nucléaire

Front populaire : Dans votre livre, une grande partie de l’analyse est consacrée à l’éolien et à la puissance de cette industrie. Qui sont ces promoteurs éoliens et comment explique-t-on qu’ils soient aussi influents dans le débat public ? A quel point l’Ademe est-elle anti-nucléaire ?

Bernard Durand : A la racine du mal se trouve la décision des dirigeants européens. Sous la pression des mouvements « écologistes », très puissants en Allemagne, pays qui contrôle étroitement la Commission, et le Parlement européen. En particulier depuis le départ du Royaume-Uni, ils ont favorisé le développement de l’éolien, et du solaire photovoltaïque en leur accordant un régime dérogatoire de la « concurrence libre et non faussée », qui était jusqu’à présent leur philosophie assumée et qui reste imposée aux formes d’énergies concurrentes.

FP : Comment l’UE a-t-elle favorisé l’éolien et le solaire photovoltaïque ?

BD : Grâce à la loi, ils ont bénéficié de privilèges exorbitants : des subventions financées par des taxes, en particulier sur la consommation d’électricité ou, en France, des taxes sur les carburants pour rendre moins visibles les conséquences de ces subventions sur le prix de l’électricité pour les ménages. Elle s’est traduite par des augmentations de l’ordre de 100 % en Allemagne depuis 2000, et déjà 50 % en France depuis 2009. Autre privilège, l’obligation d’achat de l’électricité produite, en France par Electricité de France (EDF), imposant que toute la production éolienne et solaire PV soit écoulée avant de pouvoir vendre celle produite par d’autres sources, principalement nucléaires en France. Enfin, des tarifs d’achat aux producteurs fixés par contrat pour des durées de 15 à 20 ans.

FP : Concrètement, quels effets ont eu ces décisions ?

BD : Ces privilèges ont conduit à une augmentation très rapide des prix de l’électricité pour les ménages, très dommageables à ceux déjà en état de précarité énergétique. Mais également à...

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