« Passeurs de terres » : la coopérative au service des paysans
ARTICLE. La coopérative foncière agricole « Passeurs de terre » a racheté récemment une petite ferme d’une trentaine d’hectares à Couëron, près de Nantes. Un rachat solidaire afin de lutter contre l’urbanisation croissante et sauvegarder l’agriculture locale.
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Préserver l’activité agricole là où le béton entend régner. C’est le pari qu’à fait la coopérative « Passeurs de terres », depuis sa création en 2018. En novembre, elle a racheté la ferme des Roches, petite exploitation qui appartient à la même famille depuis 1946. Les 9 enfants de la fratrie, tous octogénaires, ne voulaient pas que l’histoire de cette ferme s’arrête avec eux. Christian David, installé là depuis 1994 en production laitière et associé aujourd’hui à son fils Ghislain, a ainsi pu poursuivre son activité. Il confie à RTL : « Il y a une pression très forte sur Couëron sur l’urbanisme, liée à des citadins qui ont envie de nature eux aussi, ça se comprend mais nous c’est notre métier, on vit de la terre et on fait vivre d’autres gens de la terre, c’est une grosse pression ! »
La spéculation foncière rend aujourd’hui difficile l’accès aux terres agricoles et l’installation en agroécologie. En effet, en régime turbocapitaliste, la terre ne peut appartenir à terme qu’à celui qui en tirera le plus haut rendement, logique de base du profit qui a peu à peu ravagé les exploitations locales. L’idée est de lutter, à petite échelle, contre ce principe court-termiste. « Pour nous, la terre-nourricière est un support de travail, de biodiversité domestique et sauvage transmis de génération en génération non pour être possédée mais pour être cultivée », raconte le fermier François Coueffé.
Ainsi, la coopérative Passeurs de terres met en avant une méthode innovante d’acquisition et de gestion du foncier agricole en Pays-de-la-Loire, grâce à un mécanisme d’épargne solidaire : elle acquiert des fermes qui les exploitants n’auraient pas pu conserver seuls, et propose une mise à bail novatrice à ses fermiers : le bail à domaine congéable. Ce bail ancien – il existe historiquement depuis la fin du Moyen-âge - remis au goût du...