Pourquoi la Belgique ne veut pas du parc éolien marin au large de Dunkerque
ARTICLE. Le gouvernement belge a déposé plainte auprès de la Commission européenne contre le projet français de parc éolien offshore au large de Dunkerque. Une position qui interroge, quand on sait la guerre que le gouvernement belge mène contre le nucléaire sur son sol, et sa promotion permanente du renouvelable…
Moins de nucléaire, plus de renouvelable. Sur le papier, la position écolo-énergétique du gouvernement belge mené par Alexander De Croo semble claire. Mais alors, comment expliquer que le pays du Roi Philippe tente d’interdire un projet français de parc d’éolien marin au large des côtes de Dunkerque ? Mardi, le vice-premier ministre belge Vincent Van Quickenborne a annoncé déposer plainte auprès de la Commission européenne, se déclarant toutefois toujours ouvert à la négociation avec la France.
Il s’agit là de l’aboutissement d’une phase de tension entre la France et la Belgique qui dure depuis déjà plusieurs mois. Le parc sera situé à une dizaine de kilomètres des côtes belges et françaises. En mai 2021, la ministre de l’Écologie et de l’Énergie, Barbara Pompili, s’était rendue à Dunkerque pour officialiser la validation du projet qui devrait voir naître 46 éoliennes maritimes qui produiront l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’un million d’habitants en 2028. Pour calmer les inquiétudes belges, elle s’était déclarée ouverte à « la création d’une zone tampon ou à veiller au passage des ferries » ainsi qu’à une collaboration pour un parc éolien commun en mer du Nord.
Une main tendue que le vice-Premier ministre Vincent Van Quickenborne a rejeté. Le Belgei avait annoncé, dès juin 2021, son intention de porter l’affaire devant la justice française et les institutions européennes, se plaignant d’un manque de concertation entre les deux pays. La Belgique estime que l’emplacement du parc compliquerait la circulation des navires aux abords d’Ostende et de la base militaire de Coxyde et nuirait au bon déroulé des opérations de sauvetage ainsi qu’à la sécurité du trafic aérien. « Déplacer le parc de cinq kilomètres plus [loin] en mer pourrait résoudre presque toutes les objections formulées par la Belgique », avait alors expliqué le vice-premier ministre.