C’est un argument en vogue chez les macronistes, et singulièrement chez les partisans des énergies renouvelables depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 : si vous êtes opposé au développement des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques sur notre sol, vous faites le jeu de la Russie. Une reductio ad Putinum auquel nous sommes désormais habitués. Ce mercredi 26 novembre sur Sud Radio, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon s’est elle aussi risquée à cette argumentation lorsqu’elle a été interrogée sur le devenir de la PPE, la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Rappelant qu’il n’existe à ce stade « aucun consensus parlementaire », elle s’est attardée sur la position du Rassemblement national, opposé officiellement au développement des énergies renouvelables de type intermittentes, à savoir l’éolien et le solaire. « Si on veut sortir des énergies fossiles (…), on a besoin des énergies renouvelables, on a besoin de l’énergie nucléaire », a-t-elle affirmé, critiquant ensuite les « diatribes anti-énergie renouvelable » de Marine Le Pen, l’accusant de choisir « en réalité le gaz russe de monsieur Poutine ou le gaz algérien de monsieur Tebboune ». Et de conclure : « C’est extrêmement factuel. Si vous vous privez d’une ressource énergétique telle que celle des énergies renouvelables, vous devez alors en choisir d’autres. »

Qu’en est-il exactement ? Si le critère qui semble émerger du discours de la porte-parole du gouvernement est la respectabilité des pays qui nous alimentent en matière d’énergies fossiles — qui correspondaient à 57,5 % de notre consommation finale énergétique en 2024 — plusieurs remarques s’imposent. Tout d’abord, l’origine des matériaux et des équipements : batteries électriques, aimants, terres rares, cellules photovoltaïques (en 2023, 98 % des panneaux solaires provenaient de Chine) ne doivent-ils pas être frappés du même sceau d'infamie ? En matière d'entorses à la démocratie, de guerre économique ou d’ingérences étrangères, la Chine...