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Accord UE-Mercosur : l’Allemagne veut soumettre la France

ARTICLE. Paris persiste dans son opposition à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, qui menace les agriculteurs français. Un entêtement qui n’est pas du goût de l’Allemagne, qui réfléchit à diviser l’accord pour faire passer la pilule en force à la France.

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Crédits illustration : ©Wiktor Dabkowski/ZUMA Press Wire/SIPA


Berlin et Bruxelles jouent quasiment la même partition. De concert, elles pressent pour conclure au plus vite l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur – qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, ainsi que d’autres pays associés. Cet accord avec le bloc latino-américain – le quatrième bloc économique de libre-échange au monde, qui représente plus de 80% du PIB de l'Amérique du Sud – est attendu avec impatience par l’Allemagne pour relancer ses exportations industrielles. D’autant que le chancelier Olaf Scholz est pressé de conclure le dossier avant les élections anticipées du 23 février prochain, qu’il a convoquées en accord avec l’opposition, à la suite de l’éclatement de la coalition au pouvoir.

Contourner l’opposition française


Mais la France n’est pas de cet avis. Elle « s'opposera dans toutes les instances où elle siège à tout accord prématuré qui ne serait pas conforme à l'intérêt des filières agricoles européennes", a déclaré Michel Barnier. Le Premier ministre craint, à juste titre, que cet accord menace gravement l’agriculture française. Et cette opposition fait consensus dans le pays. Les raisons sont diverses certes (sociales, sanitaires, environnementales, économiques…), mais cette union témoigne du fait que c’est bien l’intérêt de la France qui est en jeu en premier lieu. Plus de 600 parlementaires français ont même signé une tribune dans Le Monde, il y a deux jours, appelant Ursula von der Leyen à renoncer à l’accord en l’état, estimant que « les conditions pour l’adoption d’un accord avec le Mercosur ne sont pas réunies ». Il faut dire que le comportement des élus français est scruté de très près par les agriculteurs, qui sont prêts à battre à nouveau le pavé.

Pour l’instant, la Commission européenne reste persuadée qu’elle réussira à faire plier la France dans les négociations et à conclure un accord...

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