InternationalBielorussie

Biélorussie : Roman Protassevitch, opposant fabriqué et sympathisant nazi

OPINION. Après l’arrestation du journaliste biélorusse le 23 mai dernier, de nombreuses voix occidentales se sont manifestées en soutien à l’opposant. Mais si on peut défendre ses droits fondamentaux, on doit aussi pouvoir rester lucide sur son idéologie et son parcours pour le moins sulfureux.

/2021/05/BIOLERUSSIE-Roman-Protassevitch

La Biélorussie, c’est comme la Russie et la vie : c’est compliqué, parfois. Soyons clairs, on n’a pas besoin de défendre les vertus de la politique pensée à Minsk, mais juste de comprendre que derrière un sujet d’actualité qui couvre une situation politique interne et géopolitique, se trouvent des individus pour lesquels on discerne mal les raisons qui conduisent à des soutiens inconditionnels qui fleurissent en Europe ou aux États-Unis. Pas plus qu’Alexeï Navalny, Roman Protassevitch n’échappe à une règle bien connue de la politique intérieure des pays de l’Est : il n’y a pas pire remède que les opposants qui sont fabriqués de l’extérieur.

Depuis quelques jours, on s’agite autour du cas de Protassevitch. Soyons tout aussi clairs : il ne s’agit pas de priver celui-ci des droits qui seraient reconnus à d’autres ou de cautionner des tortures ou des châtiments qui lui seraient infligés par le régime de Loukachenko. Mais simplement de nous déterminer sur le point de savoir si l’on défend les droits fondamentaux d’un citoyen biélorusse, ou la démarche politique d’un opposant. Et ce n’est pas du tout la même chose. Protassevitch a droit au respect de son intégrité et de sa vie. Mais nous avons droit, aussi, de nous questionner sur sa démarche politique et de savoir, puis de comprendre comment ce jeune homme est devenu un militant et sympathisant néonazi. On ne parle pas d’extrême droite ou de « droite extrême », mais bien de néonazisme. Comme Navalny, ses accointances idéologiques le placent au cœur des dispositifs politiques et paramilitaires dont la doctrine est la pureté de la race, l’élimination physique de l’ennemi russe, l’antisémitisme et surtout, l’adoration du Troisième Reich. Il faut comprendre que la mouvance néonazie en Europe de l’Est est beaucoup plus puissante et infiltrée qu’elle ne l’est ailleurs. Roman, malgré sa jeunesse, en est un...