Soudain, les médias s’intéressent enfin à l’Afrique néo-soviétisée et au Burkina Faso. D’abord un reportage sur LCI, il y a quelques jours, sur la mise en coupe réglée par les gangs Wagner en Centrafrique. Au cours de leur mission, les journalistes (deux femmes) ont été constamment mises sous surveillance ostensible, y compris par drone (!) et leur chambre fouillée. Quant au journaliste centrafricain qui les avait accueillies, il a dû fuir son pays.

On rappellera brièvement les données du cas burkinabé dont la situation critique a fait l’objet d’une émission très rigoureuse sur la BBC le 3 janvier et d’un zoom sur LCI le 4. Le président légalement élu, Roch Marc Christian Kaboré, accusé de ne pas avoir de succès dans la répression des bandes d’assassins islamistes — 40 % du territoire touché —, a été contraint à la démission, en janvier 2022, par une junte militaire dirigée par un militaire de qualité, le colonel Paul-Henri Damiba. On rendait Kaboré responsable du massacre, par les islamistes maliens d’Ansarul al Islam, de la garnison d’Inata au nord (53 militaires et 4 civils), qui n’était plus approvisionnée.

Mais un second coup d'État militaire, fin septembre dernier, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, a contraint Damiba à fuir le pays. Simultanément des billets de banque et des drapeaux russes avaient été distribués, par les agents de Moscou, aux étudiants prolongés, gauchistes, de l’université Thomas Sankara et aux traîne-savates des rues, y compris les agents du Mali. Un procédé qui marche facilement en Afrique, mis au point par George Soros lors de ces opérations dites « balai citoyen » des années 2010. La junte n’est pas intervenue pour protéger les locaux diplomatiques français : l’Institut français de Bobo Dioulasso (deuxième ville du pays) a été détruit par les foules téléguidées ; et l’ambassade de France à Ouaga,...