Conseil européen : Emmanuel Macron cède sa voix à… l’Allemagne
ARTICLE. Absent au prochain sommet européen ce jeudi 19 décembre, pour cause de déplacement à Mayotte, Emmanuel Macron va laisser le chancelier allemand, Olaf Scholz, représenter les intérêts français.
La séquence a tout d’un mauvais sketch dans lequel aucun des personnages n’est à sa place. À peine nommé Premier ministre, François Bayrou a préféré participer au conseil municipal de la ville de Pau dont il est maire, au lieu de se rendre physiquement à Mayotte, durement frappée par le cyclone Chido. C’est donc Emmanuel Macron qui se rendra sur l’île sinistrée assister physiquement à la réunion de crise. N’ayant pas le don d’ubiquité, le chef d’État délaissera donc son siège au prochain sommet européen programmé ce jeudi 19 décembre à Bruxelles.
Mais la deuxième puissance de l’Union européenne ne peut pas ne pas être représentée au Conseil européen, où se réunissent les chefs d’États et de gouvernements des 27 pays membres afin de déterminer les grandes directives de la politique communautaire. La France ne sera donc pas représentée par Emmanuel Macron ni par son Premier ministre… mais par le chancelier allemand, Olaf Scholz. Le président français, lui, se contentera du dîner de travail ce mercredi soir, avant de s’envoler pour Mayotte.
Une absence qui sera d’autant plus remarquée que l’ordre du jour est chargé. Le sommet doit notamment discuter de la situation en Ukraine – Volodymyr Zelensky est d’ailleurs convié au sommet –, de la position de l’UE vis-à-vis de la situation au Moyen-Orient, ou encore du rapport de l'ancien président finlandais, Sauli Niinistö, sur le « renforcement de la préparation civile et militaire de l'Europe ». Il sera aussi question de l’élargissement à l’est et de politique migratoire. Tant de sujets sur lesquels Emmanuel Macron n’a, semble-t-il, pas trouvé judicieux de faire peser la voix de la France. Car si l’on imagine qu’Olaf Scholz n’ira pas ouvertement à l’encontre des intérêts français lorsqu’il s’exprimera au nom de Paris, nul doute que le chancelier allemand ne fera pas non plus...