« Coran européen » : un projet de recherche de l’UE à 10 millions d’euros
ARTICLE. L’Union européenne a dépensé près de 10 millions d’euros dans un projet de recherche destiné à « montrer que l’islam a toujours fait partie intégrante de la culture européenne ». Mais derrière l'apparat scientifique, le projet « Coran européen » est bien plus qu’une approche universitaire.
:max_bytes(300000)/frontpop/2025/04/SIPA_01141975_000010.jpeg)
La Commission européenne nous avait déjà habitué à des financements sulfureux à destination d’associations faisant la promotion d’un islam politique. Il se pourrait que ce dernier bénéficie aussi de l’argent du contribuable européen au nom de « l’excellence scientifique en Europe ». Tel est l’objectif du Conseil européen de la recherche (CER), un organisme créé par la Commission européenne en 2007, et qui a décidé d’allouer plus de 9,8 millions d’euros à un programme intitulé « Le Coran européen », dont le but est d’étudier comment le Coran a été interprété, adapté et utilisé dans l’Europe chrétienne du Moyen-Âge, jusqu’au début de l’époque moderne. Une somme considérable au regard du budget de 16 milliards d’euros pour la période 2021–2027 dont bénéficie le CER, qui a financé quelque 17 000 projets à ce jour.
Que le CER finance un programme de recherche sur l’influence historique de l’islam en Europe n’a rien de surprenant. Mais derrière la dimension universitaire, le projet, également référencé sous l’acronyme « EuQu » (pour « The European Qur’an »), a une autre ambition, bien plus politique : celle de « remettre en question les perceptions traditionnelles du texte coranique et les idées bien établies sur les identités religieuses et culturelles européennes ». L’équipe de chercheurs ne s’en cache pas. Leur projet « repose sur la conviction que le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses de l’Europe au Moyen Âge et au début des Temps modernes, et qu’il continue de le faire ».
Expositions, livre, BD pour enfants
Et vu le profil de certains chercheurs, cette orientation n’est pas si étonnante. Les travaux lancés en avril 2019 jusqu’en mars 2026 sont portés par une trentaine d’universitaires à travers l’Europe, encadrés par quatre co-directeurs. Parmi lesquels John Tolan, professeur d’histoire médiévale à l’université de Nantes. Cet historien...