economieInternationalFPContenu payant

Viande de synthèse : la Hongrie engage le bras de fer avec Bruxelles

ARTICLE. Malgré les mises en garde de la Commission européenne sur l’atteinte à la libre circulation des marchandises, le Parlement hongrois a voté l’interdiction de la production et la vente de viande de synthèse sur son sol, au nom de la défense d’un « mode de vie rural traditionnel ».

viande-de-synthese-hongrie-commission-europeenne
Crédits illustration : ©Vyacheslav Prokofyev/TASS/Sipa U/SIPA


Budapest tente le coup. Ce mardi 18 novembre, le parlement hongrois a adopté l’interdiction de la production et de la vente de viande de synthèse à une majorité écrasante, rapporte Euractiv. Une prise de risque, car Bruxelles n’a pas apprécié l’initiative. Après que la Hongrie lui a notifié cet été son intention de porter ce projet de loi, la Commission européenne a menacé la Hongrie de sanction pour cette mesure susceptible d’entraver la libre circulation des marchandises dans l’Union (articles 34 et 35 du TFUE).

Cela fait longtemps que le pays de Viktor Orban dénonce le principe de la nourriture fabriquée en laboratoire. L’année dernière, Budapest avait déjà proposé d'interdire au niveau européen la production et la mise sur le marché de viande de synthèse. Cela au nom de la défense des « traditions culinaires de l’Europe », face aux « technologies et méthodes de production autres ». Catégorie dite des « nouveaux aliments » à laquelle appartient cette viande artificielle, mais aussi d’autres alternatives culinaires, comme les protéines d’insectes.

Une proposition balayée par Bruxelles au motif que la question de la viande cultivée en laboratoire n’a pas encore été tranchée au niveau européen. « Conformément au règlement, tout nouvel aliment est soumis à une procédure d’autorisation préalable à la mise sur le marché » en plus d’une « évaluation de la sécurité par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) », détaillait la Commission. Or, à ce jour encore, aucun produit carné de synthèse n’a été approuvé par cette institution. La Commission européenne faisait donc valoir qu’une interdiction au niveau européen serait donc « injustifiée, car elle pourrait anticiper la procédure d’autorisation harmonisée pour les nouveaux aliments au niveau de l’UE ».


L'Italie pionnière de l'interdiction


Soit. Mais au niveau national ? D’après le texte adopté mardi à 140 voix (10 contre et 18 abstentions), « Les...

Vous aimerez aussi