Fadila Maaroufi : « Le retour des attentats en Europe n’était qu’une question de temps »
ENTRETIEN. Seulement trois jours après la mort de Dominique Bernard à Arras, en France, c’était au tour de la Belgique d’être frappée par le terrorisme islamiste ce lundi. Co-fondatrice de l’Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles, Fadila Maaroufi y voit la conséquence de l’attaque d’Israël par le Hamas et du déni occidental face à l’islamisme.
Front Populaire : La France vendredi et la Belgique ce lundi. Quelle est votre réaction après ces deux attentats islamistes commis en Europe en quatre jours ?
Fadila Maaroufi : Ça ne me surprend pas. Nos politiques n’ont pas agi en amont. Ce qui s’est passé ce lundi soir à Bruxelles est le produit de la politique de déni menée depuis des années. Il y a un déni flagrant à l’endroit de l’islamisme et de la radicalisation, c’est un sujet très peu abordé, voire tabou. On ne peut pas en parler sous peine d’être qualifié d’islamophobe ou de personne d’extrême droite.
Même chose en France, où l’on n’a pas vu d’action de soutien envers les professeurs après la mort de Samuel Paty. Certains élèves en France se permettent d’insulter les professeurs, de remettre en question leur autorité, de les menacer, jusqu’à les tuer. Les signalements de délits contre les professeurs ne remontent pas plus haut. Et ça ne permet finalement pas de faire un constat global qui permettrait d’avoir une politique de prévention et d’agir face à ces profils. Ce sont des jeunes qui devraient évidemment être punis pour leurs actes.
FP : Pensez-vous qu’il y a un lien entre ces attentats et la guerre entre Israël et le Hamas ? Craignez-vous que ce conflit intensifie le risque d’attentats en Europe ?
FM : L’attaque qui a frappé Bruxelles n’est pas uniquement causée par une histoire de Coran brûlé en Suède. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh,...