Impasse aux Pays-Bas : comprendre la colère des agriculteurs
OPINION. Depuis plusieurs semaines, les Pays-Bas s'embrasent. La raison ? La décision du gouvernement de réduire drastiquement la taille du colossal cheptel néerlandais pour atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions d'azote. Décryptage de l'économiste Philippe Murer, spécialiste des questions écologiques.
Les Pays-Bas sont les champions de l’élevage intensif et le premier exportateur européen de viande. Une situation absurde pour un si petit pays : 100 millions de têtes de bétail pour un pays de 40.000 km2, soit 2.500 têtes de bétail par km2. A cause des déjections animales, les sols et les eaux sont massivement pollués par les nitrates et on assiste une prolifération massive d’algues vertes.
Le gouvernement hollandais est pressé par les tribunaux nationaux et européens de réduire ces rejets polluants. Le gouvernement a tranché : il imposera aux éleveurs de réduire de 30% le nombre de têtes de bétail d’ici 2030. La baisse doit atteindre 70% dans 131 zones clés, la plupart proches de réserves naturelles et de terres protégées. Si les fermes ne peuvent supporter économiquement cette réduction, le gouvernement serait prêt à indemniser les agriculteurs. Ayant peur de devoir arrêter...