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Jacques Sapir : « Ce que j'ai vu à Moscou »

OPINION. Du 20 au 27 novembre, Jacques Sapir était à Moscou. Il en revient avec le texte qui suit, dans lequel il nous fait part des "choses vues" et entendues sur place. 

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J’ai passé une semaine à Moscou, à l’invitation de l’Académie des Sciences et de l’Institut de Prévisions Économiques de l’Académie (IPE-ASR), avec lequel se tenait la 64ème session du séminaire franco-russe sur le développement économique. Un séminaire que j’avais contribué à créer et qui se tient régulièrement, avec deux sessions par an, depuis juin 1991. Comme les informations sur la situation en Russie sont fragmentaires, souvent déformées par une propagande outrancière, je profite de ce voyage pour raconter ce que j’ai vu et entendu.

Ceci n’a pas de valeur sociologique, car mes contacts en une semaine ont été limités, et Moscou n’est pas la Russie. Mais, ils me semblent néanmoins dignes d’intérêt.

Premières impressions

Le programme comportait donc trois jours de séminaire (du 21 au 23 novembre) dans les locaux de l’IPE, un jour à l’École d’économie de Moscou (ou MSE-MGU, département d’excellence de l’université de Moscou) où j’enseigne depuis 2004 et où j’étais invité par le directeur, l’académicien Alexandre Nékipelov, au « Jubilé » du département de stratégie économique et financière dirigé par l’académicien Vladimir Kvint [1], un jour à l’Académie des Sciences en tant que « membre à titre étranger », journée qui s’est achevée par une conférence pour les « jeunes français » de Moscou. J’ajoute à ce programme « officiel » des rencontres avec des journalistes et les « à-côté » qui font que toute réunion se prolonge souvent tard, parfois au restaurant…

J’ai donc côtoyé des collègues économistes (une cinquantaine), des étudiants et d'anciens étudiants (une bonne centaine), des académiciens, mais aussi des gens proches du pouvoir (journalistes et quelques gouverneurs de province) et des « gens dans la rue » suite à mes promenades moscovites. Car oui, on se promène, même quand il fait entre -8° et -10°…

On dira : mais comment se rend-on aujourd’hui à Moscou, puisqu’il n’y a plus de relations directes ?...

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