ArméeEtats-UnisFPContenu payant

La France, humiliée par le bloc anglo-saxon, demande des "preuves d’amour" à l’Australie

ARTICLE. Après les remous provoqués par l’annulation du contrat des sous-marins de Naval Group commandé par l’Australie, la France tente de renouer les liens avec les différents acteurs internationaux du dossier. Et elle peine à en sortir grandie.

/2021/11/Biden Macron


Outragée dans la séquence douloureuse qui fait suite à l’annulation par l’Australie du contrat de 53 milliards d’euros de vente sous-marins français, la diplomatie française serre les poings. Elle semble bien désarmée face aux Etats-Unis puis face à l’Australie. L’ambassadeur de France en Australie, Jean-Pierre Thébault, s’est d'ailleurs exprimé devant le Club de la presse à Canberra ce mercredi 3 novembre. Preuve de l’embarras français, il a fait part, tout en niaiserie, de sa déception : « Nous ne croirons plus les belles paroles, les promesses d’amour » tout en continuant dans le champ lexical du romantisme : « L’amour, c’est bien. Avoir une preuve d’amour, c’est bien mieux ». Étrange choix de mots.

L’Australie est tout particulièrement dans le collimateur de Paris. En marge du G20, à la question posée par un journaliste australien, « Pensez-vous que Scott Morrison [le premier ministre australien, ndlr] vous a menti ? », Emmanuel Macron a sèchement rétorqué : « Je ne pense pas, je sais ». Des propos que conteste le principal intéressé. Sans que l’on sache s’il en a été à l’initiative — même si le doute semble improbable —, un SMS que lui a adressé le président français a filtré dans la presse australienne. « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour notre ambition conjointe sur les sous-marins ? » aurait demandé Macron à son homologue deux jours avant le revirement australien. Preuve pour l’Australie que le président français savait que le contrat pouvait être remis en question, preuve pour la diplomatie française qu’Emmanuel Macron n’était pas au courant et s’inquiétait. D’après Canberra, Paris refusait de répondre aux appels téléphoniques du Premier ministre australien.

Le paternalisme condescendant de Joe Biden

Quelque jours avant cette tension affichée entre la France et l’Australie, un échange entre les présidents français et américain avait permis de mesurer...

Vous aimerez aussi