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Les leçons géostragétiques de la sanction des États-Unis contre Thierry Breton

CONTRIBUTION / ANALYSE. Que faut-il retenir de l'interdiction de territoire américain frappant Thierry Breton et quatre autres personnalités européennes ? Max-Erwann Gastineau, géopolitologue et essayiste, invite à tirer les bonnes leçons d'un épisode qui a eu le mérite de rappeler aux européistes une dure réalité des relations internationales : le puissant impose au faible.

L'ancien commissaire européen Thierry Breton.
© ROMUALD MEIGNEUX/SIPA


L’interdiction faite à Thierry Breton de remettre un pied aux Etats-Unis, alors qu’il devait partir travailler pour Bank of America, est la première application concrète de la National Security Strategy de 2025 (NSS 2025), de l’intégration de l’Europe à la nouvelle doctrine Monroe, un message à tout Européen n’acclamant pas la réification de l’Empire occidentalo-américain au profit des entreprises américaines, ainsi que l’énième manifestation de l’infirmité géostratégique de l’Europe, qui doit d’urgence (ré)apprendre trois choses :

La première, c'est  – pour paraphraser le général De Gaulle  –  qu'en relations internationales, « il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts ». La seconde, c'est que la puissance – pour reprendre la définition de Raymond Aron – est « la capacité d’une unité...

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