Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes majoritaires mais divisés

ANALYSE. Mercredi 17 février, les indépendantistes ont remporté la majorité aux élections collégiales. Mais les deux branches au sein du parti, qui se disputent la présidence du gouvernement, mettent en lumière l’impasse politique dans laquelle se trouve la Nouvelle-Calédonie, notamment en raison de son mode de scrutin. Analyse sur place avec Michel Hanocque.

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Les institutions de la Nouvelle-Calédonie définies par les « Accords de Nouméa » et la loi organique ont mis en place un gouvernement dit « collégial » représentatif du congrès de la Nouvelle-Calédonie. Ce congrès est élu au scrutin de liste à la proportionnelle à l’occasion des élections provinciales. Lors des élections de mars 2019, les partis non-indépendantistes ont obtenu 25 sièges - 18 pour l’Avenir en confiance, 6 pour Calédonie Ensemble (CE) et 1 pour Génération NC -, les partis indépendantistes ont obtenu 26 sièges - 13 pour l’Union Calédonienne (UC), 12 pour l’Union Nationale pour l’Indépendance (UNI) et 1 pour le Parti travailliste - et les 3 sièges restant ont été attribués à l'Éveil Océanien (parti identitaire de la communauté wallisienne et futunienne). De ce fait, aucun des deux camps n’avait la majorité absolue. L’Éveil Océanien va être « faiseur de roi » en faisant élire un indépendantiste de l’UC à la présidence du Congrès et un loyaliste de l’Avenir en confiance à la présidence du gouvernement.

Fin politique, le président du congrès va proposer à l’Éveil océanien d’intégrer son groupe politique en échange d’un poste de président de commission et s’assurer ainsi une majorité. Forts de cette nouvelle donne, les deux partis indépendantistes ont fait démissionner leurs membres du gouvernement début février dernier, faisant de ce fait chuter le gouvernement et provoquer de nouvelles élections. Le 17 février le congrès élisait un gouvernement à majorité indépendantiste avec 6 élus contre 5 loyalistes.

Les indépendantistes divisés

Mais le torchon brûle entre l’UC et l’UNI, quelques jours après l’élection du 17ème gouvernement. L’UNI déplore et dénonce le « dénigrement, les propos mesquins et les insinuations mensongères » dont le Palika et l’UNI ont été l’objet de la part notamment du secrétaire général de l’UC. La réunion des instances respectives de ces deux mouvements indépendantistes n'a pas permis,...

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