L’année 2022 s’est terminée, elle fut difficile. 2023 sera bien meilleure : dans un même souffle, notre président nous a présenté ses meilleurs voeux, tout en nous promettant de soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire, sans, semble-t-il, voir la contradiction entre les deux propositions. Ainsi, la population, dont la plus grande majorité ne savait pas bien précisément placer l’Ukraine sur la carte du monde avant le 24 février, continuera à récolter la tempête du vent semé par ses dirigeants durant les huit dernières années. Vent semé, notons-le, en toute conscience, comme nous l’avait ingénument révélé Angela Merkel – aveu confirmé par François Hollande. En gros, pour ceux qui n’auraient pas suivi, l’ex-chancelière a affirmé devant les caméras de télévision qu’il ne faut pas croire, les accords de Minsk, c’était juste pour balader les Russes pendant qu’on entraînait et armait l’Ukraine pour faire la guerre à la Russie en notre nom. On n’a jamais voulu faire la paix.

Quant aux populations qui supportent, et supporteront de plus en plus le coût de cette stratégie aux petits pieds, qu’elles se rassurent, elles ne seront pas plus consultées en 2023 qu’elles ne l’ont été depuis 2014. En d’autres mots : « Citoyen, sacrifie le steak, et achète un pull et des moufles. Et avant de tomber malade, choisit une maladie pour laquelle les médicaments sont disponibles ».

Je persifle, ami lecteur, mais ne vas pas croire ! Entendue depuis mon exil des bords de la Neva, la symphonie médiatique en bêtise majeure interprétée par le Gotha journalistique français est, je le crains, encore plus dissonante qu’écoutée à Paris. Elle me fait passer de l’hilarité à la consternation lacrymale, selon l’humeur. Ainsi, on promet l’effondrement de l’économie russe, on annonce l’épuisement des munitions russes, on prédit le soulèvement de la population, la débandade de l’armée, tous les deux jours depuis...