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Provocation envers Poutine : l’ancien monde de Joe Biden

OPINION. Froidement reçue par la Russie, la dernière provocation du président américain montre que ce dernier persiste à faire perdurer le clivage de la guerre froide. Un logiciel qui semble dépassé et contraire aux intérêts des deux pays, au regard de la recomposition géopolitique du monde.

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Sur le plateau de la chaîne américaine ABC, le journaliste vedette George Stephanopoulos interroge Joe Biden au sujet de son homologue russe. À la question : « Vladimir Poutine est-il un tueur ? », Joe Biden répond par un « oui ». Allant jusqu’à menacer le président russe de lui faire payer sous peu le prix de ses actes. Lesquels précisément ? Cela n’est pas évoqué, mais le ton est donné.

Une longue liste de griefs, plus ou moins légitimes

Ce flou artistique maintenu au sujet des actes dont il est question laisse place aux spéculations de toute sorte. Joe Biden ferait-il référence à l’empoisonnement de la figure emblématique de l’opposition au régime, Alexeï Navalny ? La responsabilité continue d’être imputée aux autorités russes qui, elles, continuent de nier fermement. Ce scénario reste peu probable alors que des sanctions ont déjà été votées par le Congrès. Alors, peut-être était-il question d’un bruyant rapport incriminant la Russie pour ses ingérences dans la campagne présidentielle de 2020 ? Là encore, la récence du rapport publié le 16 mars et démenti par les autorités russes, autant que des antécédents forcent à la prudence : le rapport Mueller au sujet de l’ingérence russe dans les élections présidentielles de 2016 avait été désavoué par la justice. Les chefs d’accusation, encore bien souvent bloqués au stade d’hypothèse s’accumulent : une récente cyberattaque est imputée à la Russie par les États-Unis, ainsi que le financement des talibans en Afghanistan. Ce qui reste certain, c’est que l’imprécision de cette menace permet l’invocation du premier prétexte venu pour une politique étrangère va-t-en-guerre. Une démarche inquiétante lorsqu’elle est mise en perspective avec le slogan reaganien et néoconservateur de Joe Biden « America is back », qui signe le retour d’une Amérique offensive.

Une menace tournée en dérision par la Russie

La réaction de la Russie ne s’est pas fait attendre et...

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