Rafale, SCAF : la France face au culot et à l’ambiguïté stratégique de la Belgique
ARTICLE. Malgré les atouts incontestés de l’industrie aéronavale française, la Belgique vient d’acheter 11 nouveaux F-35 américains et trouve le moyen de réclamer d’être intégrée au SCAF. Tout comme le Portugal, qui envisage même d'en profiter sans verser un rond.
:max_bytes(300000)/frontpop/2025/07/SIPA_01205585_000010.jpeg)
C’est à n’y plus rien comprendre. La France est la plus grande puissance industrielle européenne — et la seule quasiment pleinement souveraine — en ce qui concerne l’aviation de combat. Et pourtant, elle ne cesse d’être boudée par ses « alliés européens » qui ne ratent pas une occasion de lui mettre des bâtons dans les roues. Dernier épisode en date : la décision de la Belgique d’acheter onze chasseurs-bombardiers F-35 supplémentaires auprès de l’Américain Lockheed Martin, en pleine guerre commerciale larvée entre l’Europe et les États-Unis. Cette commande d’un milliard d’euros viendra s’ajouter aux trente-quatre appareils américains déjà achetés en 2018 par Bruxelles, et dont les premières livraisons sont prévues pour cet automne. À l’époque déjà, la Belgique avait sciemment choisi d’écarter le Rafale français, dont Dassault possède pourtant une maîtrise complète du cycle (de la conception à la fabrication, sans oublier la maintenance).
À l’heure où l’eurocratie ne juge que par la « défense européenne », ce choix ne peut que surprendre. D’autant que ses motivations ne sont pas très reluisantes. Le programme « Vision stratégique 2025 » du gouvernement belge publié récemment ne fait aucun mystère : « Aujourd’hui, le F-35 est l’avion de combat le plus répandu au sein de l’Otan », détaille le programme. « Cela en fait un pilier de l’interopérabilité et de la coopération transatlantique et européenne dans l’alliance. » « Poutine n’a pas peur d’Eurofighter, du Rafale ou du Saab Gripen. Il a peur du F-35 », avait lancé le ministre belge de la Défense, Theo Francken, début juillet. Une nouvelle preuve — s’il en fallait une — que l’OTAN n’est, en grande partie, que le faux nez du complexe militaro-industriel américain.
« Si elle renonce à acheter des F-35, la Belgique est la bienvenue. Si je n’étais pas diplomate, je dirais qu’elle se fout de notre gueule. »
Mais malgré ce coup de poignard de...