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Ce que l’élection de Bruno Retailleau pourrait changer

CONTRIBUTION / OPINION. La victoire haut la main de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains rebat les cartes politiques bien au-delà du parti de droite. Dans un paysage politique en pleine mutation, et dans une France en phase de droitisation, le pays échappera peut-être au duel annoncé entre les extrêmes.

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Crédit illustration : ©ISA HARSIN/SIPA


L’élection de Bruno Retailleau à la présidence de LR est-elle de nature à radicalement changer la dynamique de la prochaine élection présidentielle ? On peut le croire en raison des circonstances exceptionnelles qui vont en s’accélérant.

Il y a d’abord deux faits majeurs qui concernent les deux protagonistes des deux dernières élections : aucun des deux n’y sera présent. Emmanuel Macron vient de comprendre, et ses sbires également, que la « connerie », comme il l’avait qualifiée, de la Constitution qui lui interdit de se présenter à une troisième élection s’impose finalement à lui. C’est une bonne chose : comme il n’a plus d’idées, comme il n’a jamais dit pourquoi il voulait être réélu en 2022, faute de l’avoir su lui-même, un troisième mandat serait la pire des calamités pour le pays.

En ayant multiplié des nominations comme autant de faire-valoir qui se voudraient califes à sa place, Macron laissera deux types d’affidés dans son sillage : ceux qui se revendiqueront de lui tout en s’en écartant prudemment pour échapper au passif contagieux, tels les Édouard Philippe et Gabriel Attal qui ne seraient rien sans lui, et ceux qui tenteront de faire oublier leurs incartades macroniennes, tel un Darmanin, en voie de (re)droitisation très opportune. Mais y a-t-il encore un macronisme sans Macron ? Le macronisme dépasse-t-il sa personne ? Faute de corpus idéologique, la réponse est négative.

Et il y a bien sûr Marine Le Pen. Elle seule n’a pas encore compris, semble-t-il, que sa participation à une quatrième présidentielle vient de s’envoler dans les arcanes et arguties juridiques du tribunal de Paris. Comme Fillon avant elle, elle tombe pour des assistants parlementaires dont personne n’a défini précisément le rôle de sorte qu’il est facile d’imaginer des infractions multiples, en dépit de l’absence de texte de référence. Car la justice interprète la situation pour les besoins de...

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