Torpiller le « Starlink européen » : le dernier caprice de l’Allemagne ?
ARTICLE. Panique à Bruxelles. Alors qu’un projet européen de communication satellite sécurisé est en cours pour concurrencer le système Starlink d’Elon Musk, Berlin réfléchirait finalement à faire cavalier seul… pour ses propres intérêts militaires.
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En matière de défense, Berlin a déjà montré à maintes reprises qu’elle n’était pas la plus fiable des partenaires stratégiques. Que ce soit dans les airs avec le SCAF (Système de Combat Aérien du Futur) ou sur terre avec le MGCS (système principal de combat terrestre), l’Allemagne n’a fait que retarder les projets industriels européens en voulant tirer la couverture à soi. Et elle donne tous les signes d’une récidive dans le domaine spatial.
Alors que l’Union européenne porte depuis des années, non sans peine, le projet IRIS² (Infrastructure de Résilience et d’Interconnexion Sécurisée par Satellite), le journal allemand Handelsblatt révèle que Berlin envisage finalement de faire bande à part. Selon le journal, Berlin envisage de déployer au moins une constellation, un « réseau de plusieurs centaines de satellites », dans l'espace d'ici 2029 et d’abandonner sa participation à l’infrastructure européenne. Une information confirmée par le ministère de la Défense allemand, qui n’a pas souhaité délivrer davantage de détails, pour des « raisons de sécurité nationale ». Le porte-parole précise cependant que « différentes options pour la construction éventuelle de constellations sont à l'étude afin de répondre aux besoins croissants en matière de reconnaissance spatiale par les capacités nationales ».
Fermeture du parapluie américain
Il faut dire qu’avec une petite dizaine de satellites en orbite géostationnaire, l'armée allemande est loin d’être souveraine en la matière et les relations avec son grand protecteur américain ne sont plus au beau fixe sous l'ère Trump. Or, c’est sur les systèmes satellitaires de ses alliés, notamment les États-Unis, que celle-ci s'est jusqu'à présent appuyée. Berlin est même en train de laisser l'un de ses fleurons du secteur passer sous pavillon américain. La société américaine Rocket Lab a fait une offre de 75 millions de dollars pour racheter l’allemand Mynaric, spécialisé dans les communications laser entre satellites.
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