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UE : Ursula von der Leyen, au service de l’Allemagne ?

ARTICLE. Dans sa dernière chronique, datée du 17 octobre dernier, le très europhile, mais néanmoins critique, correspondant européen pour Libération, Jean Quatremer, met en cause la politique menée par Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne.

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Et si la présidente de la Commission n’avait pas pour souci premier l’intérêt de l’ensemble de l’Union, mais, d’abord et avant tout, celui de son propre pays : l’Allemagne ? L’ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel ne souhaite manifestement pas froisser Berlin, et ce dans l’optique de revenir sur la scène politique allemande, une fois son mandat à Bruxelles terminé. C’est en tout cas le point de vue de Jean Quatremer.

Parmi les raisons qui poussent le correspondant de Libé à cette conclusion, il y a tout d’abord la réforme, attendue par la plupart des États membres depuis l’automne 2021, du marché européen de l’électricité. Cette réforme doit notamment aboutir à l’arrêt de l’indexation du prix de production de l’électricité sur celle produite avec du gaz, qui est la plus onéreuse.

La réforme du marché intérieur de l’énergie

Certains pays, comme l’Espagne et le Portugal, ont obtenu, en juin dernier, une dérogation de la part de la Commission pour s’affranchir du marché européen de l’électricité pendant un an. Les autres attendant une réaction de l’exécutif européen qui n’est venue que très tardivement parce que « l’Allemagne s’est opposée jusqu’à la fin du mois d’août dernier à une réforme du marché intérieur de l’énergie », indique Jean Quatremer. Et d’ajouter : « une persistance dans l’aveuglement qui laisse rêveur ».

Une affaire qui n’a pas manqué de faire des remous jusqu’au sein de l’élite européiste. L’ancien patron de la BCE, Mario Draghi, a livré sa propre explication sur l’immobilisme de Mme von der Leyen, à Prague le 7 octobre dernier : « l’explication la plus aimable à ce retard est celle d’un délai cognitif ». Pour ne pas dire, peut-être, que la présidente de la Commission était simplement au fait de la dépendance de son pays au gaz et qu’elle ne souhaitait pas froisser le gouvernement fédéral ? Le gaz...

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