Un chapelet de Trafalgar en Normandie
OPINION. Entre la question des licences de pêche post-Brexit et la construction navale, cette année, la Normandie a payé le prix fort des échecs diplomatiques du gouvernement.
Trafalgar est le nom symbole des défaites maritimes et la Normandie de façon directe ou par le biais national n’en a pas été épargnées ces dernières semaines
La pêche normande
Notre région normande a subi les conséquences d’un Brexit mal négocié par celui qui, après s’être vendu corps et âme pour l’Union européenne (UE), prétendait être crédible pour présider aux destinées de la France. Son élimination ne permet pas de se faire d’illusions sur ceux qui restent en lice, en particulier celui qui, implicitement, poussait à une négociation agressive et punitive dont Boris Johnson s’est partiellement vengé sur nos pêcheurs en Manche.
La suite n’est pas plus glorieuse : d’abord, des menaces de mesures de rétorsion jamais mises à exécution et une proposition ministérielle débile de compenser la mise au chômage des pêcheurs par des mesures sociales. Débile parce que c’était se conformer au diktat britannique et répondre à une attaque politique par une défausse sociale. Débile parce que la suppression d’un emploi de pêcheurs, c’est la suppression de trois emplois à terre, qui n’auraient pas été « accompagnés » socialement. Débile parce que le déficit de pêche française, par la suppression d’activité des Normands, aurait dû être compensé par l’importation de poissons vendus par les Britanniques.
Ensuite il a fallu la mobilisation des pêcheurs en Manche-Mer du Nord pour que le Jupiter affiché s’enhardisse à demander à l’UE de faire le travail de défense de nos pêcheurs ; ce qu’elle n’a pas fait spontanément comme son rôle le lui dictait normalement puisque la négociation du Brexit c’était elle. Cet épisode est riche d’enseignement sur l’UE pour ceux qui savent analyser et peuvent comprendre.
Enfin on grignote des récupérations de droits à pêcher autour des îles anglo-normandes, pour un temps limité selon l’accord du Brexit, mais les manques à gagner des semaines passées...