Ursula von der Leyen, candidate en guerre contre la souveraineté militaire
ARTICLE. La présidente de la Commission européenne a annoncé être candidate à sa réélection en juin prochain. Au cœur de son programme, un nouveau saut anti-national : la création d’un commissariat européen dédié à la défense.
C’est désormais officiel : la présidente allemande de la Commission européenne compte bien rester accrochée à son poste comme une moule à son rocher. À 65 ans, Ursula von der Leyen va partir à la conquête d’un second mandat en juin prochain, après avoir obtenu ce lundi la bénédiction de la CDU (le parti de centre-droit dont elle est membre). « VDL » devrait selon toute vraisemblance s’imposer comme la « candidate naturelle » pour le Parti populaire européen (PPE), faute de mieux.
Mais l’ex-ministre allemande de la Défense a d'ores et déjà voulu faire savoir qu’elle ne se représentait pas simplement pour faire de la figuration. « VDL » a annoncé vouloir faire franchir un nouveau cap post-national à l’Union européenne : « Si j’étais présidente de la prochaine Commission européenne, j’aurais un commissaire à la Défense », a-t-elle annoncé lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, ce samedi 17 février, estimant que la création d’un tel poste serait « raisonnable » compte tenu du contexte géopolitique.
Un projet flou anti-national
La courte, mais riche histoire de l’Union européenne nous a appris à nous méfier de ces idées « raisonnables », surtout lorsqu’elles émergent à la faveur de circonstances exceptionnelles. En l’occurrence, le soutien européen à l’Ukraine face à la Russie et la prolongation du conflit entre Israël et le Hamas servent d’appui à l’eurocratie pour appuyer leur fantasme d’Europe de la défense. Pour l’instant, la « défense européenne » dont rêvent les partisans d’un saut fédéraliste n’est qu’une coordination industrielle. Coordination opérée, depuis 2019, par la direction générale à l'industrie de la défense et de l'espace (DG DEFIS) sous la houlette du commissaire européen au Marché intérieur, également chargé de la défense. Occupé par le proche d’Emmanuel Macron, Thierry Breton, ce rôle s’est accru ces derniers mois à mesure que le manque abyssal de munitions se faisait ressentir au fur et...