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Qatar : cachez sous le brassard de l’arc-en-ciel les esclaves morts et l’infamie écologique que je ne saurais voir

OPINION. Reprocher au Qatar ses atteintes aux droits humains et à l’environnement, c’est bien… Mais encore aurait-il fallu réellement s’opposer à la tenue de la Coupe du monde, au lieu de jouer les indignés.


La plupart des valeurs évoluent dans l’espace et dans le temps. Elles font l’objet de débats et de disputes. Nos grands-parents n’étaient pas des monstres, pourtant leurs valeurs n’étaient pas les nôtres, notamment en ce qui concerne les droits des LGBT. Qui peut dire quelles seront les valeurs défendues par nos arrière-petits-enfants dans le futur ? De la même manière, beaucoup de musulmans ne partagent pas certaines de nos valeurs, notamment en ce qui concerne les droits des LGBT, sans être pour autant des monstres.

Il existe cependant une valeur qui est partagée par tous et de tout temps : le respect de la vie humaine. Tous ceux qui s’en éloignent sont, tôt ou tard, condamnés par l’histoire. En autorisant le Qatar à agir comme il l’a fait, la FIFA (Fédération internationale de football association) a démontré son non-respect de la vie humaine tant sur le plan symbolique que dans les faits.

Du point de vue symbolique : autoriser la construction de stades climatisés (à 12°C !) en plein désert au moment où le réchauffement climatique menace la vie sur terre, c’est cracher symboliquement à la figure de tous ceux qui luttent pour le vivant. Du point de vue du réel, lors de la construction des infrastructures pour le mondial au Qatar (stades, métros, hôtels), au moins 6 500 travailleurs sont morts (l’estimation ne concerne que les travailleurs asiatiques, si on ajoute les travailleurs africains, certaines estimations montent à 15 000 morts). Ces chiffres sont sans précédent dans l’histoire de la Coupe du monde et témoignent d’un esclavage moderne d’une férocité inouïe.

Oui, la discrimination des LGBT, c’est mal. Oui, organiser la Coupe du monde dans des régimes autoritaires (Argentine, Russie, Italie en 1934) c’est mal. Mais accepter de jouer dans des infrastructures construites sur les cadavres de milliers d’esclaves modernes, c’est obscène. Il...