politiqueLa France insoumise

Affaire Quatennens : l’hypocrisie du camp du Bien

OPINION. Homme fort de la France Insoumise, Adrien Quatennens a reconnu avoir giflé son épouse dans le cadre d’une main courante déposée par celle-ci. Une situation privée (de divorce) qui rebondit et enflamme l’opinion publique. La Révolution dévore-t-elle ses enfants ? Le point juridique et politique avec Régis de Castelnau.

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Le pauvre Adrien Quatennens s’est retrouvé brutalement dans l’œil du cyclone, victime de la folie sociétale dont son organisation est devenue le principal porteur politique. La séquence à laquelle nous assistons depuis quelques jours est proprement extraordinaire en ce qu’elle révèle de médiocrité et bassesse dans la gestion des contradictions que recèle cette volonté de donner des cours de morale à la terre entière.

Concernant les faits, à partir de ce que l’on peut savoir, nous sommes en présence d’un divorce passionnel et difficile. C’est bien évidemment un problème de vie privée, mais dont certaines des péripéties, si la violence s’en mêle, fût-elle légère, perd ce caractère. La justice pénale pouvant alors y intervenir.

L’épouse du député, confrontée semble-t-il à quelques débordements, s’est rendue au commissariat pour y déposer une main courante. La seule portée juridique de cet acte est celle d’un témoignage ayant date certaine, celle du dépôt devant les autorités de police. Concernant celles-ci, elles doivent se contenter d’enregistrer, sauf bien sûr si les faits portés à leur connaissance peuvent recevoir une qualification pénale, obligation leur étant faite alors d’en aviser le procureur.

Il paraît que Madame Quatennens ne souhaitait pas que sa démarche et son contenu soient rendus publics. Fort bien, mais il faudrait quand même réfléchir un peu et penser aux conséquences de ses actes. Il y a d’abord les campagnes politiques furieuses des dirigeants de LFI contre les policiers, passant leur temps à les traiter d’assassins. Alors, comment être surpris des fuites relatives à cette main courante ? Dans le parti, on raffole pourtant des fuites dans les enquêtes et les instructions dès lors qu’elles concernent les adversaires politiques. Surtout si elles permettent de participer, voire d’organiser les lynchages médiatiques comme celui instrumenté contre Damien Abad. Ce dernier n’était pas davantage visé par une procédure judiciaire,...

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