Antisémitisme : une histoire sans fin
CONTRIBUTION / OPINION. L’antisémitisme que l’Europe a connu par le passé n’est (presque) plus. Mais la haine envers les juifs n’a pas disparu. Elle a simplement changé de visage.
Georges Bernanos, antisémite romantique, écrivit un jour que Hitler avait déshonoré l’antisémitisme… Ce qui aurait pu être une indication que ce racisme multiforme était à jamais éradiqué. Mais l’islamisme djihadiste a largement recyclé le vieil antisémitisme européen, le drapant de nouveaux habits. La Charte du Hamas est très claire : plus un Juif ne doit fouler la Palestine, futur califat sans Juifs du Jourdain à la Méditerranée. Dans sa version de 1988, qui s’inspire du faux en écriture constitué par les Protocoles des Sages de Sion, la Charte reproche aux Juifs désignés comme les « ennemis » (articles 17 et 22) d’avoir fait éclater des révolutions (française notamment), d’être derrière « tout ce qui vise à saboter les sociétés et à réaliser les intérêts du sionisme ». La version 1988 accumule les poncifs antisémites dignes des années 30. Dans sa version 2017, le Hamas n’abandonne pas l’idée de l’éradication de l’État juif même s’il modère l’antisémitisme des propos. Le Hamas n’en continue pas moins de mener en réalité une guerre de religion au judaïsme en ce qu’elle est antérieure à l’Islam, affirme Jeffrey Herf dans Quillette. Pour ce chercheur, le massacre du 7 octobre ne peut choquer que ceux qui veulent ignorer que le Hamas tire sa sève d’« un racisme génocidaire qui soutient les buts éliminatoires à long terme des Juifs » — Dans le verset 2:65 du Coran, Allah dit que parce que les Juifs ont rompu le Sabbat, il les a transformés en singes et en porcs. Jeffrey Herf rappelle que le grand mufti de Jérusalem, Hadj Amin-al Husseini, qui le 28 novembre 1941, rencontra Hitler, assura aux nazis qu’Arabes et Allemands avaient comme ennemis communs les Juifs, les Anglais et les Bolchéviques.
Au vu de la barbarie du 7 octobre, le Hamas semble appliquer la version 1988 de sa Charte. Le...