Laïcité

Apologie de la laïcité (partie 2)

OPINION. Forgée, dans la douleur souvent, au fil de l’histoire, la laïcité est désormais un principe indissociable de notre civilisation française. Dans cette seconde partie, l’auteur poursuit la thèse développée dans son premier texte, et insiste sur le rôle fondamental de l'éducation (populaire notamment) dans l'adhésion de la population aux principes de la laïcité.

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C’est Condorcet (1743-1793) qui a conçu le concept d’instruction publique, instruction qui se diffuse via l’école publique et laïque, laquelle protège les enfants des préjugés et des croyances, quelle que soit leur origine sociale. Dans son Dictionnaire amoureux de la laïcité, Henri Peña-Ruiz écrit : « L’école laïque c’est l’école de la liberté, en un double sens : la liberté y enseigne et elle y est enseignée. »

L’Éducation nationale

Schématiquement, on pourrait dire que l’instruction, c’est l’acquisition des connaissances tandis que l’éducation, c’est la compréhension de ces connaissances et leur mise en perspective dans le monde. L’instruction pour mieux savoir, l’éducation pour mieux vivre. Dans le cadre de la laïcité, l’instruction comme l’éducation sont toutes deux émancipatrices. Il s’agit autant de transmettre le passé que de construire librement l’avenir. Dans son Manuel de sagesse païenne, Thibault Isabel écrit : « Le païen ne souhaite pas qu’on promeuve des valeurs païennes à l’école. Il demande qu’on enseigne les valeurs de tous les camps dans un souci d’esprit critique et de compréhension dialectique des pensées. […] L’autonomie se conquiert au terme de l’apprentissage de la diversité intellectuelle. Tout disciple doit accepter des contraintes et s’exposer à la contradiction pour libérer sa créativité. »

De la maternelle à l’université, l’enfant, l’adolescent puis le jeune adulte, s’instruit et s’éduque avec pour guides les enseignants. Aujourd’hui les enseignants sont répudiés en tant que guides et leur savoir est contesté. Les enseignés semblent en savoir bien plus que les enseignants parce qu’un courant pervers, non de pensée mais d’opinion, leur fait confondre les informations communiquées par la télévision, les réseaux sociaux, internet, le bouche-à-oreille, le prosélytisme religieux, avec la véritable connaissance. Par lassitude et par peur d’être agressés et tués — ce qui est déjà arrivé —, beaucoup d’enseignants baissent les bras pour ne pas faire de vague ou bien ils...

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