Voile au lycée Maurice Ravel : l'État n'a donc toujours rien compris
CONTRIBUTION / OPINION. L’affaire du lycée Maurice Ravel en est une nouvelle illustration : l’Éducation nationale n’est toujours pas décidée à inverser le rapport de force avec un islam radical revendicatif.
Le 28 février dernier, le proviseur du lycée Maurice Ravel, à Paris, demandait à une élève d’ôter son voile islamique avant d’entrer dans l’établissement, conformément à la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école publique. Un mois plus tard, il était contraint de quitter ses fonctions en raison de menaces de mort. Comment en est-on arrivé à ce qu’il faudra bien se résoudre à appeler le « djihad scolaire » ?
La retraite ou… la retraite ?
Selon certains médias, le rectorat de Paris aurait mis le proviseur en retraite anticipée. Or, s’il y a bien une retraite dans cette triste affaire, il s’agit plutôt de la piteuse retraite de l’institution scolaire face à l’offensive islamiste…
Après l’assassinat de Samuel Paty — qui avait été laissé seul face aux ennemis de la République — on aurait pu se réjouir que l’Éducation nationale manifeste enfin la volonté de protéger ses personnels en exfiltrant ce chef d’établissement en danger. Mais peut-on pavoiser après une défaite ?
Une indéniable défaite, en effet, car du chef de l’État jusqu’au recteur en passant par le Premier ministre et la ministre de l’Éducation nationale, tous ont été vaincus, humiliés, battus en rase campagne (ou plutôt en barbe campagne) par une simple lycéenne qui n’avait pas d’autre arme que son inébranlable foi. Les faits sont là : en définitive, c’est bel et bien le proviseur qui a été limogé, comme si c’était lui le coupable à sanctionner et à ostraciser.
Un seul élément vient relativiser cette victoire de l’intégrisme religieux sur l’école publique : en face d’elle, la militante pro-voile n’avait pas de républicains animés d’authentiques convictions laïques. Elle affrontait juste des politiciens macronistes, à savoir des individus pour lesquels les seuls textes saints sont les traités de libre-échange et Davos, l’unique lieu de pèlerinage.
La « jurisprudence Ravel »
Les...