Artsakh : le grand silence
OPINION. Alors que le monde entier a les yeux rivés sur le terrible conflit qui se déroule en Ukraine, l’Artsakh a toutes les raisons de craindre le désintérêt international pour ses souffrances.
Quand on se souvient que c’est en profitant de l’accaparement de l’actualité par les élections américaines que l’Azerbaïdjan a envahi l’Artsakh, en septembre 2020, la question se pose : est-ce que Bakou est en train d’utiliser la situation pour renouveler et empirer son agression ?
Depuis le début du conflit en Ukraine, les habitants d’Artsakh, petite république autoproclamée et peuplée d’Arméniens, craignent les mouvements de l’armée d’Azerbaïdjan, dont les soldats se massent à leurs frontières. Des mouvements de troupes sont observés dans la région de Ganja, tout le long de la frontière. Le 20 mars, le président azerbaïdjanais inaugurait une nouvelle base militaire à la frontière, à Madaghis. Les tirs, menaces et intimidations augmentent. Des villages frontaliers sont bombardés, harcelés par les mortiers. Le gazoduc qui assurait l’approvisionnement de tous les habitants en gaz a été mystérieusement saboté, privant pendant 11 jours la population (110 000 personnes !) de chauffage et d’eau chaude,...