Bassines : Bruxelles aux commandes
CONTRIBUTION / OPINION. La contestation des bassines dans les Deux-Sèvres dépasse le simple cadre national. C’est d’abord et avant tout un problème européen, car c’est à Bruxelles que se décide la gestion de l’eau de la France.
Le 9 septembre 2023, la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, a condamné dans un communiqué de presse « les dégradations perpétrées par un groupe d’une centaine de personnes à Priaires (commune de Val du Mignon) sur le chantier d’une réserve de substitution, et à Mauzé-sur-le-Mignon, lors d’un rassemblement sur voie publique non déclaré ». Ces dégradations font suite à l’annonce, le 28 août 2023, par la Coop de l’eau 79 (Collectif d’agriculteurs créé en 2011) du coup d’envoi des travaux de la « troisième retenue d’eau sur le bassin de la Sèvre niortaise Marais Poitevin ».
Ce chantier baptisé SEV2 devrait s’étaler jusqu’à la fin de l’année 2023. Ce nouvel ouvrage possède une capacité de stockage de plus 160 000 m3 d’eau et la mise en service effective est prévue pour la campagne d’irrigation 2024. SEV2 figurerait parmi les plus petits ouvrages prévus.
Pour le collectif « Bassines Non Merci », ce « nouveau chantier à Priaires est une insupportable provocation de l’État » qui semble sourd aux demandes de moratoire.
Retour en arrière
La veille de ces dégradations, soit le 8 septembre dernier, avait lieu à Niort, un procès, couvert par la presse nationale, jugeant les neufs dirigeants syndicaux et militants écologistes pour l’organisation de manifestations, interdites par les autorités, contre la bassine de St-Soline en octobre et mars derniers. Des affrontements violents avaient alors eu lieu, notamment en mars, alimentant la presse en images propres à une guerre civile et faisant de nombreux blessés, dont « deux manifestants qui ont passé plusieurs semaines dans le coma » (Le Monde).
« Parmi les prévenus se trouvent Benoît Feuillu et Basile Dutertre, militants des Soulèvements de la Terre, Benoît Jaunet et Nicolas Girod, représentants de la Confédération paysanne, ainsi que Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines non merci" », relate Le Monde.
Un rassemblement de soutien se tenait place de La...