Ces médias europhiles qui pronostiquent la victoire des « populistes »
CONTRIBUTION / OPINION. À moins d’un an des élections européennes, certains éditorialistes des plus eurobéats semblent avoir entamé leur chemin de Damas concernant les méfaits de l’Union européenne. De là à prendre le parti du souverainisme ? Pas si vite…
Les élections européennes de juin 2024 seront la dernière chance de sauver l’Europe et de la refonder sur une base forte, vraie et stable : celle des démocraties nationales — ce qui avait bien fonctionné depuis le traité de Rome jusqu’au malfaisant traité de Maastricht, suivi du viol de la démocratie au moment du traité de Lisbonne.
Or, voici que, dans un média de la gauche calcifiée, un journaliste europhile pronostique la victoire des « populistes » : c’est Jean Quatremer qui crache dans la soupe « bruxelluxembourgeoise » ! Quatremer, c’est un journaliste spécialiste de l’Union européenne. Correspondant à Bruxelles pour Libération, il est aussi chroniqueur sur France Info, LCP, LCI et Arte, médias mainstream ou gauchistes. Quatremer est europhile, et même qualifié d’« ayatollah du fédéralisme » par Hubert Védrine. On lui a reproché — notamment le philosophe Frédéric Lordon — sa tendance à confondre critique de l’Union européenne (UE) et conspirationnisme.
Mais Quatremer a aussi son franc-parler : il a ainsi révélé (le premier) les pulsions perverses de Dominique Strauss-Kahn. En mars 2019, il dénonce le scandale Martin Selmayr et le brutal lobby allemand, puis le drame du suicide de Laura Pignataro, une juriste de la Commission européenne contrainte de défendre la nomination irrégulière de ce Selmayr — ancien chef de cabinet de Jean-Claude Juncker —, comme secrétaire général de l’institution. Favorable à Macron, hostile aux Gilets jaunes — selon ses tweets : « beaufs poujadistes, France moisie, factieux, qu’il est vraiment temps d’embastiller, fascisme, homophobes, racistes » —, il est aussi en faveur de la réforme des retraites. Mais il dénoncera, lors de la pandémie, les mesures de confinement adoptées dans la plupart des pays, selon lui « disproportionnées et d’un coût économique déraisonnable ».
Or, ce même Quatremer dénonce à présent les dérives dans la Cour de justice de l’UE dans un article paru dans Libé et...