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Constitution : ses pères avaient tout prévu… sauf Macron (1/3)

CONTRIBUTION / OPINION. Feignant d’en respecter la lettre pour mieux en trahir l’esprit, Emmanuel Macron témoigne d’un grand dédain envers la Constitution, estime notre lecteur. Dans ce billet en trois parties, il retrace les intentions du président vis-à-vis de notre Loi fondamentale, esquissées bien avant son arrivée au pouvoir.

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La Constitution, on n’y touche que d’une main tremblante ! Emmanuel Macron rêve d’inscrire son nom à une révision de la Constitution. Rien de très original à cela. Tous les présidents depuis 1958 s’y sont pliés, sauf deux : Georges Pompidou et François Hollande. Et encore, la comparaison n’est pas très équitable, car des deux, seul Pompidou n’a jamais eu l’intention de la modifier, quand Hollande entreprit de le faire et d’y inscrire la déchéance de nationalité avant de devoir y renoncer. Sa majorité revêche s’était rebiffée avec la dissipation des fumées des attentats.

Macron y pense tous les matins en se rasant. Il cherche ce qu’il pourrait introduire, qui puisse plaire à sa droite en même temps qu’à sa gauche sans déplaire à son extrême centre. Finies, les illusions de grandes ébauches d’une démocratie rénovée qui bercèrent ses nuits, d’un Parlement sur mesure, réduit dans son nombre, qui ne se perdrait plus en palabres et navettes, qui serait enfin « efficace », rapide, décisif, bref ! au pas. C’est-à-dire au pouvoir d’amendement réduit et mettant l’exécutif à l’abri des chicayas procédurales de la NUPES et de ses amendements par milliers — ceux qui justement empêchèrent opportunément toute discussion et tout vote de l’article 7 de la réforme des retraites, portant sur l’âge de départ, à l’Assemblée, faisant de LFI les idiots utiles de la Macronie. Une Assemblée qui se dispenserait de séances plénières, sauf bien sûr pour écouter Macron en Congrès, qui déciderait déjà en commissions. Ces illusions se sont évaporées un soir de second tour de législatives quand les Français, méfiants et défiants, refusèrent au réélu une nouvelle majorité de godillots qui voteraient tout sans broncher, sans perdre son temps à écouter les oppositions et encore moins à leur répondre. Mais comme le disait Jean-François Revel, lorsqu’une Constitution est taillée sur mesure pour...

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