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Contre les idéologies rétrogrades, l'insoumission

CONTRIBUTION/OPINION. Alors que refluent des tréfonds de l'Histoire des idéologies pour qui « liberté » n'est qu'un vain mot, notre lectrice mobilise son histoire personnelle pour appeler à ouvrir collectivement les yeux. Et à relever la tête.

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Ma grand-mère était une suffragette.

Depuis l'enfance, elle m'a appris l'égalité, totale et entière, entre les garçons et les filles. Elle s'était battue pour avoir le droit de vote, et, adolescente, je me suis aperçue qu'elle ne l'avait obtenu qu'en 1944 ! Elle a été une des premières femmes de France à passer le permis de conduire, sur des Champs-Élysées à l'époque peu encombrés. À son exemple, j'ai traversé la vie sans entrave et sans complexe, libre et déterminée à conserver cet héritage obtenu de haute lutte, et que j'ai transmis à mes fils, et à mes petits-enfants, les garçons comme les filles.

S'il y a un mot que ma grand-mère m'avait  appris à rayer de mon vocabulaire, c'est le mot « soumission ». Je n'avais pas eu à devoir lutter contre cette coercition avant d'entrer en vie professionnelle. Mais là, un jour, j'ai eu droit au « on se soumet ou on se démet », et, bien sûr, je me suis aussitôt démise, et j'ai retrouvé la liberté-égalité qui est le sel de la vie.

Et puis, un autre jour, la triste réalité d'autres pays que ma douce (à l'époque...) France m'est arrivée en pleine figure : la rencontre d'une jeune femme qui avait fui l'Afghanistan, désespérée par l'assassinat de Massoud, homme qui portait tous ses espoirs de liberté, m'a obligée à me pencher sur ce que pouvait devenir un pays libre lorsqu'une idéologie mortifère et aliénante s'y développe. J'ai vu que les femmes afghanes avaient été des femmes libres, obtenu le droit de vote bien avant le triomphe de ma grand-mère, puisqu'elles l'ont eu en 1919 ! et qu'avait été prononcée et votée l'égalité pour tous en 1964, et à présent, voilà ce qu'en quelques décennies d'obscurantisme croissant, étaient devenus leurs droits, leurs libertés, leurs possibilités d'études et même de vivre...

Puis j'ai rencontré de jeunes...

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