Union européenneAgriculture

Deux obstacles majeurs à l’agriculture française

OPINION. De la situation foncière à l’évolution des techniques de production, en passant par la réglementation européenne, l’agriculture française doit affronter plusieurs freins.

/2022/12/Agriculture


Premièrement, le foncier : La possession de la terre a toujours été un enjeu pour maîtriser sa mise en valeur. L’histoire française est marquée par de multiples événements et comportements conflictuels dans ce domaine depuis le Moyen Âge où la noblesse et le clergé (via des congrégations religieuses) accaparèrent les terres… Rappelons-nous aussi des nombreuses jacqueries qui secouèrent nos campagnes. Pour revenir à notre époque contemporaine, il faut évoquer l’établissement du statut du fermage en 1946, libérant les métayers des conditions excessivement favorables des propriétaires terriens. Les fermiers bénéficièrent alors d’une plus grande liberté d’initiative et d’un intérêt non négligeable à bien gérer leur exploitation. Vint ensuite une période où de nombreux fermiers voulurent devenir propriétaires à leur tour par souci d’augmenter leur statut social et d’acquérir encore plus d’indépendance, encouragés en cela indirectement par les banques agricoles et leurs organisations professionnelles majoritaires.

Le cycle de l’endettement s’enchaînait alors ; la valeur du capital foncier dépassant la rémunération proprement dite du facteur travail. De plus, chaque génération se trouvait confrontée à l’achat du foncier du père pour dédommager les frères et sœurs. Le paysan naissant pauvre devenait riche à la fin de sa vie en ayant capitalisé du foncier, du cheptel et du matériel. Malheur à ceux qui n’ont pas appliqué ce schéma de développement devant se contenter alors de pensions de retraite minables.

Dès 1960, une réflexion s’engagea pour trouver une formule permettant de libérer les paysans du poids du foncier ; vint l’idée de créer des offices fonciers… idée jamais aboutie se heurtant à la peur que l’on s’oriente vers une collectivisation de l’agriculture. Des formules intermédiaires permettant à des privés d’acheter des parts de foncier mis ensuite à disposition d’exploitants se développèrent peu (document d'archives : Opération groupée d'aménagement foncier, Terre de liens…).

La pensée libérale trouva une solution...

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