Le conformisme, la sempiternelle répétition de discours éculés, de mêmes drames, avec toujours les mêmes acteurs et les mêmes commentateurs, conviés à dire chaque chose et son contraire en fonction du camp où ils se rangent, et à parler pour les réduits au silence médiatique ; ce conformisme, cet immobile ronron depuis des décennies est, par son invariable répétition, le signe que notre société est parvenue au terme de son sens et de son existence.

Le discours bien pensant et mou tourne à plein régime, et l’on proclame à grands coups de clairon les éternelles valeurs d’une République dont personne ne sait plus en quoi elle consiste ; les propos formatés des ministres et des journalistes s’accrochent à une démocratie factice comme à un vieux pilier en ruine, et cependant, les événements viennent avec de plus en plus de violence montrer combien le disque est rayé. Le sociologue Michel Maffesoli a raison lorsqu’invité chez Pascal Praud sur CNews, il dénonce ces cris du perroquet de nos pseudo-élites, dans leurs cages dorées.

Ainsi, ces derniers jours ont vu se reproduire une fois de plus l’un de ces rituels d’une société à l’agonie. Un « jeune des quartiers », selon l’expression consacrée, a été tué par un policier. Commence alors un drame dont on connaît à l’avance le texte : la révolte, les appels à la justice, le policier voué aux gémonies, mais défendu par ses collègues exaspérés, les marches blanches ou de toutes les couleurs qui dégénèrent en émeutes, les bâtiments, les véhicules, les bus incendiés, les pillages, les feux d’artifice révolutionnaires, les indignations bébêtes des artistes officiels… Et en héros de théâtre guignol, en croupion de la poule républicaine qui a dirigé le pays avec les têtes d’œuf socialistes depuis des décennies, et créé cette situation, Eric Ciotti, qui appelle à déclarer l’état...