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Emmanuel Macron gouverne sans le peuple français et contre son histoire

CONTRIBUTION/OPINION. Lors de son allocution ce lundi 17 avril, Emmanuel Macron a accumulé suffisance et déconnexion. Après une séquence des retraites chaotique, le chef d’État donne le sentiment qu’il gouverne contre le peuple, bien loin d’être le deus ex machina que certains croyaient.

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En 1848, les Français se soulevaient, sur fond de revendications populaires très fortes. Le régime de la monarchie de Juillet, survenu à la suite d’une révolution, était mis au pas par une nouvelle révolution. Louis-Philippe, adepte du « juste milieu », était désavoué, tout comme son régime, censé rassurer les Européens après les épisodes révolutionnaires — rassurer les Européens, déjà… Des leçons du passé bien insuffisantes pour Emmanuel Macron qui, comme il l’a démontré dans son allocution, continue d’avancer seul, sans les Français, comme un monstre froid, supposément « pragmatique », à l’image de son mentor Louis-Philippe, avec, toujours, à l’horizon, le souhait de « rassurer l’Europe ».

Pourtant, depuis la décapitation de Louis Capet, le peuple français ne veut plus aucune autorité au-dessus de lui. Dit autrement, l’autorité du Chef de la Nation est, depuis lors, une émanation de la souveraineté nationale ; ce dernier doit donc, à juste titre, en respecter la volonté populaire. Hannah Arendt explique d’ailleurs que l’autorité se mesure à la lumière de deux critères : le premier est de ne pas avoir besoin de la justifier ; le second, de ne pas avoir besoin de contrainte pour l’exercer. Emmanuel Macron, en l’état, fait tout l’inverse ; il n’a plus l’autorité nécessaire, mais persiste, autant que faire se peut, dans ses travers antipopulaires. Même Alexandre le Grand, en son temps, écoutait ses soldats lorsqu’ils lui demandaient de ne pas continuer la bataille, parce qu’ils n’en pouvaient plus ! Pourquoi, alors, ne pas avoir écouté le peuple français, très en colère contre cette réforme ?

Emmanuel Macron se méprend, lorsqu’il pense revêtir l’habit du monarque républicain par son habitus jupitérien. La hauteur de vue essentielle au Chef de la Nation, sous la Cinquième, ne se mesure pas à son arrogance ou à sa condescendance à l’égard du peuple. François Mitterrand lui-même, malgré ses torts particulièrement...

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