Mais à quoi joue donc Emmanuel Macron ? Il s’amuse à l’évidence dans son palais sans se rendre compte qu’il n’amuse plus. Les Français se lassent de ses apories, ils veulent une direction, ils veulent de l’autorité quand Macron ne fait qu’autoritarisme, et use d’un pouvoir discrétionnaire sans contre-pouvoirs. L’état de la France fait peine. S’il devait un jour rendre des comptes, il serait seul sur la sellette.

Il n’y a pas plus de gouvernement aujourd’hui qu’hier. Macron n’en a jamais eu, il s’est toujours nommé à Matignon, la quatrième fois comme les précédentes. Le Gabriel Attal encensé par les médias comme l’anti-Borne a vécu, et la preuve en est l’enterrement par Macron de sa patiente gestion de la crise agricole au Salon de l’agriculture. Certains y avaient vu « la fin du Macronisme », charmés par quelques novations : volontarisme politique, affirmation d’un cap, verbe clair et précis, sans fausses pudeurs, sans tabou. C’est mal connaître Macron. Un Attal libre sonnerait la fin d’un président inéligible : il n’en a jamais été question. Ceux qui saluèrent la détermination du Premier ministre à refuser l’entrée au gouvernement de François Bayrou, vice-premier ministre putatif, n’ont pas compris que c’est Macron qui rejeta le vice-président qu’il fut en 2017, qui lui rappelait toutes les cinq minutes qui l’avait fait roi. D’ailleurs qui peut croire un instant qu’Attal ait souhaité une revenante telle Nicole Belloubet plus qu’il réprouvait Bayrou ? Car si elle devait choisir, à qui Belloubet serait-elle loyale ? Non, Attal n’a choisi personne. Ça se serait vu autrement.

Et depuis, Attal subit le même traitement que Borne, avec les coups de griffes du président affirmant le contraire de ce que son Premier ministre professe, par principe. Quitte à se contredire d’ailleurs, mais là n’est pas l’important : le souci de la cohérence de la ligne politique n’a jamais...