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Enseignants : le pacte faustien d’Emmanuel Macron

CONTRIBUTION / OPINION. Les professeurs ont reçu des précisions concernant le « pacte enseignant » voulu par Emmanuel Macron. Un jet de poudre aux yeux que n’a pas apprécié notre lecteur.

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Je viens de découvrir dans ma boîte professionnelle de professeur que je suis invité à éventuellement signer des pactes pour la rentrée prochaine. Trois pactes sont proposés en échange d’une somme de 1250 euros bruts sur l’année : le pacte remplacement, le pacte aide aux devoirs de 6e et un pacte fourre tout (missions particulières). Le premier pacte sera obligatoire pour éventuellement s’engager dans les autres, ce qui peut rapporter plus de 3000 euros bruts (sans les impôts bien sûr !) De plus, l’établissement sera doté d’une dizaine de pactes, qui sont donc limités.

Que peuvent donc m’inspirer de telles propositions ? Sous la pression des fédérations de parents d’élèves dont certaines ont engagé des procédures devant les tribunaux administratifs (il y aurait des millions d’heures de cours perdues chaque année), le gouvernement macronien a « bidouillé » cette réformette pour répondre aux parents (futurs électeurs). Car sur le terrain, je sais très bien qu’un prof de français ne peut, par exemple, enseigner des maths ou des langues étrangères ou bien de manière maladroite sans connaître le programme ou la didactique spécifique. En réalité, cette mesurette sert encore à culpabiliser les profs soupçonnés de ne pas travailler assez, alors qu’un enseignant passe son temps à préparer des cours, à corriger, à trouver de nouvelles solutions pédagogiques, à être dans la recherche permanente pour ouvrir l’esprit de ses élèves — du moins c’est ce que je pratique, et je l’observe autour de moi en grande majorité ; on pourrait donc dire que cette vocation est une réflexion quotidienne, même pendant les vacances : prof un jour, prof toujours !

En fait, c’est toujours la même démarche politique depuis la trentaine d’années que j’enseigne : on met des pansements sur une jambe de bois en accordant des miettes, en contractualisant à tout va, en abandonnant l’enseignant dans sa classe, seul...

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