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Macron ou la comédie du vide

CONTRIBUTION / OPINION. Sous les dehors policés du progressisme, le macronisme n’aura été qu’un art consommé de l’impuissance : gouverner sans gouverner, parler sans rien dire, durer pour durer. À l’heure où la Ve République s’éteint doucement, la France, elle, cherche encore un sens à son histoire.

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Crédits illustration : ©FRED SCHEIBER/SIPA


Comment en finir avec Macron ? Plus qu’un système politique ou une méthode de gouvernement, le macronisme serait l’art de ne pas exister, une déliquescence organisée, volontaire, une philosophie de l’instant le plus vide, où pourvu qu’on tienne un jour de plus, dans la reconduction d’une impuissance chronique, tout va bien. Sans majorité, sans projet, on continue. Vivre au jour le jour, s’accrocher au dernier moment, maintenir en place un monde éculé, entre jouissance vaine et propos sans valeur : tels semblent les derniers soubresauts du macronisme finissant, cette illusoire en même temps à l’usage des gogos.

Rarement la France aura été si proche de l’écroulement. Le socialisme moribond et veule qui succéda aux années du banquier Giscard, puis la dissolution de la France dans une Europe des technocrates mondialisés nous ont lentement conduits à la fin d’une Ve République qui n’a plus de sens. Minée de dettes et de discours conformes, cette France immobile s’enfonce dans le néant d’un dernier monarque, devenue ridicule devant le monde entier.

La France, ce pays de dîneurs et de résistants de pacotille, la France du parisianisme et des mondanités, vaniteuse et superficielle, cette France que de Gaulle voulait éternelle et qui depuis longtemps n’est plus que le lointain souvenir de celle de Louis XIV ou de Napoléon, la France de Cambronne, du panache, de Rostand, cette France-là n’est plus. Mais les Français ne pouvaient-ils pas lui éviter la honte d’une pareille agonie ? De Gaulle avait-il mérité de voir finir ainsi sa Ve République, entre Sébastien Lecornu et Bruno Retailleau, lui qui rêva d’une grandeur qui n’était plus de son temps ?

Le macronisme est une sorte de dernier hoquet d’une Histoire minable. Tout en ces temps maudits n’est plus qu’abaissement et reniement, grand guignol et farce sordide, jusqu’aux patronymes de ceux qui font semblant de conduire...

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