Bien-pensanceGauche

France Inter : la voix de son maître ?

CONTRIBUTION / OPINION. France Inter est souvent épinglée pour sa ligne orientée « gauche sociétale » et son manque de pluralisme. Et si la radio publique était avant tout un relais docile du pouvoir en place ?

/2023/08/France-inter


Tout d’abord, poser la question qui dérange : France Inter est-elle vraiment de gauche ? « À gauche toute », « radio des profs », « bien pensante », « donneuse de leçons » : France Inter cristallise les critiques et les caricatures — il est vrai, pas toujours usurpées. Souvent taxée de tous les maux et toutes les dérives — notamment par ceux qui ne l’écoutent jamais, mais trouvent normal qu’une chaîne comme CNews ne consacre son antenne qu’à un seul et unique courant de pensée —, la désormais première radio de France a su se réinventer à partir de 2014 sur la base d’un parti pris humoristique très ancré et idéologisé (on y reviendra), dont la couleur passant du vert au rouge vif n’est en rien celui du reste de l’antenne.

Peut-on sérieusement voir en Claude Askolovitch, Léa Salamé, Dominique Seux ou Nicolas Demorand (figures de proue du 7/9:30, tranche horaire où se joue le carrefour de l’opinion) des gauchistes subversifs et revendicatifs dans la lignée du Monde Diplomatique ? Macron-compatible sous Macron, Hollande-compatible sous Hollande et (un peu moins) Sarko-compatible sous Sarkozy, visiblement, toutefois, l’antenne d’Inter est jugée trop orientée par certains, et à tel point que la grille de rentrée 2023 suscite déjà la polémique et les rumeurs d’intervention du pouvoir.


« Préserver le pluralisme »


Début mai, la nouvelle directrice de l’antenne, Adèle Van Reeth, présentait sa première grille de rentrée. Grosse surprise et gros coup de massue pour les fans (et l’équipe) de la quotidienne « C’est encore nous » dont les excellentes audiences lui garantissaient a priori une reconduction dans les grandes largeurs. Avec aux commandes l’animatrice Charline Vanhoenacker et son équipe fidèle depuis 2014, n’ayant jamais caché ses sympathies mélenchonistes, l’émission se voit reléguée en hebdomadaire, deux heures le dimanche en fin d’après-midi : ni plus ni moins qu’une mise au placard avant baisse des audiences inévitable et...

Vous aimerez aussi