Après les lectures de Tocqueville, Proudhon, Karl Marx, Simone Weil et Vargas Llosa (L’appel de la tribu), il paraissait intéressant d’étudier l’opinion de Gaspard Kœnig, décidé à en finir avec l’élection présidentielle.

Le récit de sa campagne électorale de 2022, le parcours et les analyses successives suscitées par la culture et la confrontation, en direct avec les électeurs, sont passionnants. Il bouleverse bien des idées préconçues, surtout dans la contestation de son opinion face à la constitution de 1958, attribuant au Général les pleins pouvoirs.

Pris entre La Boétie, Rousseau, Mitterrand, Revel, et quelques autres de valeur, j’admets la montée de la défiance populaire et le blocage institutionnel. J’avoue quelques réserves vis-à-vis de la « démocratie liquide », sorte de jeu-vidéo complexifié par un délitement de décisions citoyennes partant de strates diffuses et mouvantes de la société.

La souveraineté dispersée, objet de ce Contr’un, n’est pas un vain slogan. Elle se décline en trois propositions : abolition de l’élection présidentielle au suffrage universel (contre référendum tels qu’imaginés à l’origine la Constitution de 1958) ; démocratie locale directe (par la combinaison de la subsidiarité ascendante et du référendum d’initiative citoyenne) ; démocratie délégative au niveau national (avec possibilité d’expérimentation au sein de la Ve République).

Si l’idée de Gaspard Kœnig est suivie d’une évolution lente et efficace, j’ai peur du temps trop long pour sa réalisation. Un grand merci à lui, d’éveiller l’esprit du citoyen, et d’avoir le courage de l’innovation ! Un bon livre de réflexion. Il y a en France de nombreux talents : Michel Onfray et l’équipe de Front Populaire, Pascal Bruckner, Marcel Gauchet, Philippe de Villiers, Franz-Olivier Giesbert, Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Éric Zemmour et tant d’autres ! Ne serait-il pas temps de passer de la parole et des idées aux actes pour une fédération d’opinions convergentes à...