La meilleure illustration de ceci est l’apparition sur BFMTV d’Emmanuelle Wargon à la première vague de froid. Dégrisée par les premiers frimas, elle avoua, après trois mois de déni nourri par un automne anormalement doux : « On a 25 % de notre consommation en stock, donc ça ne fera pas tout l’hiver. » Propos que nous tenions déjà dans un précédent article datant du mois de septembre.

En réalité, du fait d’un automne clément, la situation de la France est bonne en ce début d’année, bien meilleure qu’elle aurait pu être et bien meilleure qu’elle ne sera au printemps et à l’hiver prochain. Pour bien comprendre la vulnérabilité climatique de la France, il nous faut préciser les effets de la météo sur la consommation de gaz.

Cette dernière se répartit en trois grands secteurs, la distribution publique, le secteur industriel et la production d’électricité. Tous les trois sont influencés par la météo.

Concernant la consommation publique (60 % de la consommation totale), en première approximation, elle peut se modéliser ainsi : au-dessus de 18°C elle est stable à 0,3 TWh/j et en deçà, elle augmente d’un peu moins de 0,1 de TW/j par degré perdu. L’hiver thermique durant 150 jours, une variation d’un degré fait augmenter ou baisser la consommation publique d’environ 15 TWh (5 %).

Les mois d’octobre et novembre 2022 ont été particulièrement cléments, avec des températures supérieures de 2,7°C à celles enregistrées l’an dernier et 1,8°C au-dessus de la normale, ce qui entraîne selon l’estimation ci-dessus une économie de 16 TWh. En réalité, la baisse observée est encore plus forte du fait de l’impact des augmentations tarifaires sur la distribution publique (-10 %). L’envolée des prix a également impacté le secteur industriel qui, sur la même période, a vu sa consommation chuter de 16 % (4 TWh) — Il est à...