Islam : le nécessaire référendum sur l’immigration
OPINION. A propos de l’examen du projet de loi sur le séparatisme, le gouvernement a fait savoir qu’il ne saurait être question d’aborder le problème de l’immigration. Pourtant, nous devons désormais poser la question de notre rapport à l’islam en termes quantitatifs. Et seul le peuple, s’exprimant par voie de référendum, est en mesure de le faire.
En ce début d’année 2021, huit ans et demi après Merah, six ans après Charlie, et alors qu’un professeur de l’enseignement public vient de se faire décapiter pour blasphème, la France se penche officiellement sur son rapport avec l’islam et avec l’islamisme.
C’est un fait nouveau. Depuis Charlie et l’abandon du concept de « loup solitaire » qu’on s’était empressé d’accoler à Merah, le mot d’ordre des pouvoirs publics a été constant : pas d’amalgame, au point qu’on a fini par qualifier de « pas-d’amalgamistes » ses auteurs et ses relais. Mais ce mot d’ordre du pouvoir hollandiste correspondait alors au vœu d’une majorité de l’opinion et était repris à l’unisson par la droite et les médias : il n’y avait pas de problème avec l’islam en France mais seulement des terroristes, des radicaux, des radicalisés, quand ce n’était pas tout simplement des déséquilibrés, pouvant avoir agi pour des motifs « religieux », ignorant eux-mêmes qu’ils étaient mus, en réalité, par une logique d’exclusion sociale.
Le chef d’œuvre de ce discours orwellien était donné au mois d’octobre par le New York Times qui titrait, après l’assassinat de Samuel Paty : « Un homme abattu par balles par la police française après une attaque meurtrière au couteau dans la rue » (French Police Shoot and Kill Man After a Fatal Knife Attack on the Street). Un fait divers en quelque sorte.
Il aura fallu que le président de la République donne de sa personne en parlant de séparatisme islamiste pour que ce mot réintègre le débat politique officiel, les gens de cour se sentant autorisés à mettre le nom sur la chose, non sans réticence d’ailleurs, presque sur la pointe des pieds. La droite a déposé une proposition de loi constitutionnelle visant à garantir la prééminence des lois de la République, le gouvernement riposte avec un projet de loi confortant...